Cours criminelles: impressions d’audience

Dalloz actualité : Pour la journaliste, « la cour criminelle, comme la cour d’assises, reste un théâtre ». Partagez-vous ce point de vue ?

Aline Lebret : Le procès pénal est, comme le théâtre classique, soumis à un certain nombre de règles. On y retrouve notamment l’unité de temps, de lieu et d’action puisque les acteurs du procès vont passer ensemble plusieurs jours dans la salle d’audience, afin qu’une décision de justice soit rendue.

Pour autant, dans le procès pénal, il n’y a pas d’acteurs. C’est la vie des justiciables qui se joue et les effets de manche des avocats sont passés de mode.

Si la procédure devant les assises ou devant la cour criminelle reste très formaliste et sûrement complexe pour les non-initiés, elle reste la garantie d’un procès équitable.

Je suis convaincue que seule la sincérité du propos peut parvenir à toucher son auditoire. Ce n’est que parce que l’avocat maîtrise le dossier et le droit qu’il peut convaincre la Cour.

Dalloz actualité : Comment s’est passé le tournage ? Est-ce que cela a eu une influence sur votre attitude à l’audience ?

Aline Lebret : Laetitia Ohnona a une réelle maîtrise du procès pénal et de ses enjeux humains. Elle savait donc, avec son équipe, ce qu’elle souhaitait filmer et comment le faire. Les clients, avisés de la présence de la caméra et de l’objectif du documentaire, ont en général donné sans réticence leur accord pour être filmés sous garantie d’anonymat.

De mon côté, la présence de la caméra n’a – je l’espère – pas modifié ma façon de travailler. Les audiences criminelles requièrent une grande concentration qui conduit vite à oublier la présence des journalistes. Mes propos sont tournés vers la Cour et les parties. Le fait que le procès soit filmé ne transforme donc pas l’audience en spectacle.

Dalloz actualité : La loi confiance...