« Partir des initiatives “d’en bas” plutôt que d’imposer une vision “d’en haut” » (Conseil d’État, Étude annuelle 2023, Avant-propos de D.-R. Tabuteau, p. 10). Dans son étude annuelle 2023 intitulée : L’usager du premier au dernier kilomètre de l’action publique : un enjeu d’efficacité et une exigence démocratique, le Conseil d’État n’est pas parti de l’acteur public mais de l’usager et des initiatives de terrain. Si les constats sont sévères, l’étude se veut résolument optimiste. Sans apporter des solutions uniformes, elle propose, au contraire, de bonnes pratiques qui pourront être partagées pourvu que l’on veuille bien y porter attention. Pour inspirer une action publique renouvelée, le Conseil d’État formule douze propositions regroupées autour d’un triptyque : proximité, pragmatisme et confiance. Toutes sont tirées d’expériences recueillies lors des auditions ou observées sur le terrain. Qu’elles relèvent du simple bon sens ou fassent preuve d’une ambition beaucoup plus grande, elles ne s’intéressent pas au contenu de telle ou telle politique publique, encore moins à sa pertinence, seulement à la question de savoir si elle atteint le public qu’elle s’est elle-même fixé. Vingt-six encarts jalonnent l’étude pour pleinement saisir ce qui fait une « bonne » politique publique au regard de l’usager et insuffler deux chantiers déterminants pour les années à venir : pour les acteurs publics, renouer pleinement avec la culture du service ; donner aux pouvoirs locaux, aux usagers eux-mêmes, la capacité de devenir effectivement acteurs du dernier kilomètre.