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Le quotidien du droit en ligne

Une réponse sécuritaire entre contraintes et autonomie

Parallèlement, chaque commandant de quartier revendique sa propre organisation et une certaine autonomie sur les actions de ses effectifs et son agenda. Beaucoup de réunions sont organisées entre tous les acteurs du territoire, parfois en lien avec le préfet. Les policiers appliquent les décisions prises. « Le charme de mon poste est de savoir convaincre », s’amuse Cécile Pichon, notamment pour obtenir des réponses pénales plus adaptées à certaines situations.

Une évolution législative mal perçue

En deux décennies, la cheffe du commissariat a vu l’exercice de sa profession évoluer dans une direction qu’elle déplore. Et qui lui a fait « quitter le judiciaire », qu’elle estime « en crise », sous le poids des procédures qui « se sont complexifiées », du « nombre de dossiers qui n’a cessé d’augmenter sans effectif supplémentaire », et « de lois toujours plus en faveur du mis en cause ». En 2004, après quatre ans de droit, la réussite au concours d’officier de police et quelques mois d’école, elle commence à l’investigation, effectue des enquêtes et procède à des gardes à vue.

L’activité d’un commissariat de quartier

Les dégradations, émeutes et autres troubles à l’ordre public se seraient « calmés » depuis le covid selon la commandante Pichon, après plusieurs années difficiles entre les manifestations autour de la loi travail El Khomri en 2016, celles contre le projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes jusqu’à son abandon en 2018 et les Gilets jaunes à partir de cette année-là. « Les collègues fatiguaient, la crise sanitaire a permis de souffler un peu », assure-t-elle.

Cas pratiques : les expulsions

Nantes, juin 2025, direction les quartiers nord, connus des services de police pour ses tours HLM, ses trafics de stupéfiants et ses expulsions. Cette fois, c’est dans les beaux quartiers d’Orvault, commune dont dépend le commissariat de secteur, que se rendent la commandante de police Cécile Pichon et son adjoint, le major Cédric Moreau. « Ce n’est pas des missions qu’on aime faire », lance-t-elle dans la voiture qui les emmène au domicile d’un retraité, ancien architecte, qui se fait expulser de son logement avec son épouse après avoir « perdu pied » et s’être enlisé dans les dettes.

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