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Le droit en débats

Libre cours : Descendre à la cave

Par Éric Morain le 25 Avril 2020

Évidemment c’est une image. Quoique…

On pourrait imaginer combien nous aurions plaisir à ouvrir cette vieille porte un peu grinçante et branlante. Nous allumerions une bougie à la flamme vacillante et chercherions à tâtons, au travers des grilles et des étagères rouillées, une quille remplie d’un breuvage plein de promesses à remonter à la lumière.

L’une de celles achetées pour la naissance de l’aîné et destinées à être ouvertes pour ses vingt ans ? Cette autre, oubliée, offerte par un vieil oncle pour on ne sait plus quelle occasion ? Ou alors celle conservée pieusement comme un souvenir de parfum évanoui d’un amour de jeunesse… ?

Descendre à la cave, c’est comme entrer en soi pour mieux comprendre, se comprendre et se révéler. Le mythe de la caverne aurait d’ailleurs mieux fait de s’appeler autrement…

Ces temps inédits, soudains et contraints sont autant de moments qui nous appellent à descendre ardemment et hardiment en nous. C’est la vie intérieure retrouvée et cachée – parfois bien profondément – qui nous sauvera (sans oublier toutefois le soutien de nos banques et autres assurances). Et ce n’est pas aveuglés par la lumière retrouvée que nous sortirons à la toute fin de ce confinement, mais ivres. Oui ! Ivres de paix, de sérénité et de forces retrouvées. Et de quelques flacons qui nous auront racontés aussi.