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La condamnation de Charles Taylor : une première historique pour un chef d’Etat

La condamnation de Charles Taylor par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) est sans précédent. Un chef d’Etat représente symboliquement la continuité et la légitimité de sa nation. Mais le symbole est en l’espèce d’autant plus fort que les crimes dont il est complice ont été commis sur le territoire d’un Etat voisin. Charles Taylor n’est certes pas le premier chef d’Etat jugé devant une juridiction internationale mais il est, devant l’histoire, le premier à être condamné pénalement. Les chefs d’Etat vivent depuis trop longtemps dans l’illusion que leur fonction politique leur conférerait une immunité absolue. Dans les années à venir, les condamnations définitives de Charles Taylor (Sierra Leone), Khieu Samphân (Cambodge) et Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire) marqueront l’entrée « dans une nouvelle ère de la responsabilité » internationale pénale. A terme, l’arrestation d’un président en exercice, comme Omar Hassan Ahmed el-Bechir (Soudan), sera encore plus frappante que celle d’un ancien chef d’Etat. « Le temps de l’im[p]unité est révolu » !

D. 2012. 2191