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Revue de presse5 mai 2008

Le mensonge en droit pénal

« Tout mensonge n’est pas punissable, seules le sont les figures les plus dérangeantes pour la société » ; « Face aux juges, le mensonge est un droit de la défense ! » ; « Le sujet ne ment pas délibérément dans le sens où il ne va pas volontairement, c’est-à-dire en toute liberté, altérer la vérité ». Ces assertions, issues de quelques-uns des articles constituant le dossier, illustrent bien la difficulté pour le droit pénal d’appréhender le mensonge. Au-delà de l’évidence morale – il est mal de mentir –, le mensonge en tant que tel n’est pas toujours punissable ; suivant le droit européen, le mis en cause a même le droit de ne pas s’auto-incriminer – il serait donc autorisé à mentir ? – ; voire le mensonge est parfois recommandé pour se défendre. L’ ambiguïté du mensonge est d’autant plus grande que sa définition même est parfois malaisée, ou n’est en tous cas pas aussi évidente qu’il n’y paraît, comme nous l’enseigne la psychocriminologie. Enfin, la question de la preuve se pose forcément en ce domaine ; nous verrons, illustré par l’exemple américain, comment la technologie est utilisée, et avec quelles conditions et quelles précautions, pour détecter le mensonge.