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Rapport de l’ACPR : très léger repli du marché de l’assurance-vie

L’ACPR a publié son étude macro-économique sur le marché de l’assurance-vie pour l’année 2023. La tonalité générale se veut pessimiste quant aux résultats de l’année passée. Cependant, une mise en perspective sur le temps long permet de largement relativiser ce premier constat. Au final, l’assurance-vie nous semble moins menacée par la hausse des rachats opérés par les souscripteurs que par la tendance continue à la hausse des sinistres.

Tendance au repli ou retour à la normale ?

Comme chaque année (au moins depuis 2019), l’ACPR publie son rapport macro-économique sur les chiffres du marché de l’assurance-vie. La tonalité générale du rapport se trouve bien résumée à la page 8 : « Malgré une collecte nette positive au premier semestre, l’assurance-vie a enregistré un solde net négatif pour l’ensemble de l’année 2023 de - 2,3 milliards d’euros. Il contraste avec les fortes collectes nettes positives observées en 2022 (+ 8,4 Mds d’euros) et 2021 (+ 18,3 Mds d’euros), et résulte principalement de la hausse des rachats (+ 11 Mds d’euros entre 2022 et 2023) » (Rapport, p. 8). L’Autorité y confirme ainsi une tendance au repli déjà relevée dans son précédent rapport sur « les chiffres du marché français de la banque et de l’assurance pour l’année 2022 » (sur lequel, J. Delayen, Rapport de l’ACPR : Toujours pas de crise en vue dans le secteur de l’assurance !, Dalloz actualité, 9 janv. 2024) au sujet du marché de l’assurance-vie. Toutefois, il nous semble que les chiffres publiés par l’Autorité ne témoignent que d’un certain retour à la normale à la suite des années exceptionnelles liées à la crise de la covid-19. Chacun des thèmes abordés dans le rapport, que ce soit sur la mise en perspective avec les autres types d’épargne (I, p. 5 s.), sur la distinction des performances selon le type de support (II, p. 8 s.) ou sur l’analyse plus précise de la hausse des rachats (III, p. 12 s.) permet d’abonder en ce sens. Nous les reprendrons en insistant, d’abord, sur la corrélation entre baisse des flux d’assurance-vie et baisse tendancielle des autres placements financiers, puis sur le fait que la hausse de la collecte brute par rapport à 2022 est largement contrebalancée par une hausse conséquente des prestations versées (rachats et sinistres) et, enfin, sur le fait que les résultats sont contrastés selon le type de support et d’organisme concerné. Il ne faut toutefois pas cacher que l’année 2023 est l’une des rares années à se clôturer sur une collecte nette négative (- 2,3 Mds). Cependant, et c’est, nous...

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