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La plaidoirie est-elle un art noble ?

François Martineau vient de faire paraître la dernière édition de son bel ouvrage sur l’argumentation judiciaire et la plaidoirie. En cette époque de remise en cause de la plaidoirie et des modes traditionnels de présentation d’une argumentation, ce livre est indispensable, car il confronte tradition et modernité, pour en tirer de riches enseignements. La personnalité de son auteur n’y est pas étrangère : érudit, rompu à ces techniques, il nous donne de précieux conseils. C’est la raison pour laquelle Georges Teboul a souhaité nous le présenter.

par Georges Teboul, avocat AMCOle 14 février 2024

Depuis assez longtemps, l’utilité ou non de la plaidoirie fait débat. Des magistrats surchargés ont tendance à réprimer les plaidoiries, à en diminuer la durée, en procédant à un certain chantage sur la proximité des audiences où l’on acceptera d’entendre parfois le verbe des avocats.

À notre époque de communication électronique, qui minimise la parole et rabote les nuances, peut-on encore vénérer les valeurs antiques sur l’argumentation judiciaire et la noblesse de la plaidoirie ?

De mauvaises langues diront que pour cela, il faut du talent et de la compétence, ce qui permettrait aux juges d’en goûter le sel. C’est précisément à ce besoin que répond le livre de François Martineau, dont le succès ne s’est pas démenti et dont vient de paraître la dixième édition, ce qui est un pari rarement réussi sur ce genre de sujet.

L’auteur est un véritable érudit, capable d’esquisser une histoire de la délinquance en France de 1750 à nos jours, en passant par une évocation de la Terreur, le redressement et la liquidation judiciaire avec une étude pointue de notre langue, qu’il apprécie et dont il vante les mérites. Il est un maître dans l’art de la parole et de construire une argumentation, que ce soit au service d’une thèse ou même d’une polémique.

Cet homme au savoir vaste nous dévoile sa bibliographie particulièrement riche. Il donne la place aussi bien à l’histoire du droit, en évoquant notamment les procès célèbres, qu’à l’éloquence, ses techniques, en utilisant les ressources de la rhétorique et de la logique qui sont parfois perdues de vue.

Ce livre de 636 pages est fort dense et nous n’avons pas la place nécessaire...

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