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Droit au respect de la vie privée et enquête de plusieurs années

Des investigations se déroulant sur plusieurs années et consistant en un recueil d’informations auprès de nombreux tiers, ainsi qu’en la mise en place d’opérations de filature et de surveillance portent une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée.

par Nicolas Kilgusle 14 mars 2016

Consacré expressément par un arrêt de la Cour de cassation du 5 avril 2012 (Civ. 1re, 5 avr. 2012, n° 11-14.177, Bull. civ. I, n° 85 ; Dalloz actualité, 23 avr. 2012, obs. J. Marrocchella ; ibid. 2826, obs. P. Delebecque, J.-D. Bretzner et I. Darret-Courgeon ; ibid. 2013. 269, obs. N. Fricero ; ibid. 457, obs. E. Dreyer ; RTD civ. 2012. 506, obs. J. Hauser ) – et d’inspiration européenne – le droit à la preuve s’entend comme la possibilité offerte au plaideur d’avoir les moyens de rapporter les preuves indispensables au succès de ses prétentions. Dans la sphère familiale en particulier, « on n’en est pas encore à commettre l’adultère en public ! C’est en famille et derrière ses volets clos » (J. Hauser, Limites du droit au respect de la vie privée et familiale et droit à la preuve, RTD civ. 2012. 506 ) que se déroulent bon nombre de faits. S’ils étaient systématiquement protégés en vertu du respect de la vie privée, cela empêcherait de facto toute action en justice à leur propos.

Dès lors qu’est consacré ce nouveau « droit à », il a vocation à s’opposer à d’autres « droits à », tel le droit au respect de la vie privée. L’opposition doit alors être résolue par une recherche d’équilibre, l’atteinte à la vie privée devant être proportionnée aux intérêts...

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