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L’accès indirect aux fichiers de renseignement sur fond de procès d’un djihadiste

Le Conseil d’État met une nouvelle fois en application l’édifice législatif et jurisprudentiel de protection des données personnelles protégées par le secret de la défense nationale, mécanisme d’exception au principe du contradictoire, en marge du procès d’un djihadiste malien devant la Cour pénale internationale.

Monsieur Al Hassan, jihadiste malien, « Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud », de son nom complet, a été interpellé et interrogé par les forces françaises de l’opération Barkhane en avril 2017. Il a été livré aux autorités maliennes le 2 mai 2017, lesquelles l’ont à leur tour remis à la Cour pénale internationale le 31 mars 2018, en vertu d’un mandat d’arrêt émis à son encontre du 27 mars 2018.

Le mandat d’arrêt est éloquent : le prévenu est accusé de crimes contre l’humanité, tels que torture, viol, esclavage sexuel, persécution pour des motifs religieux et sexistes et autres actes inhumains, crimes de guerre, mais encore d’attaques intentionnellement dirigées contre des bâtiments consacrés à la religion ainsi que des monuments historiques.

Cependant, si Monsieur Al Hassan visait à imposer un système politico-religieux privant la population qui y était soumise du bénéfice des libertés les plus fondamentales, il n’entendait pas pour autant renoncer aux voies offertes par l’État de droit pour assurer sa défense.

Secret défense

Il a ainsi demandé au ministre de l’Intérieur de lui permettre d’avoir accès aux données susceptibles de le concerner, figurant dans les fichiers du service central du renseignement territorial.

Le 16 juillet 2020, le ministre de l’Intérieur...

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