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Procès du Flash-Ball : « Attention, ils visent la tête ! »

Le procès de trois policiers s’est ouvert, lundi 21 novembre, devant le tribunal correctionnel de Bobigny, pour violence par personne dépositaire de l’autorité publique. Le soir du 8 juillet 2009, ils ont tiré au Flash-Ball sur un groupe de manifestants. L’un d’eux, Joachim Gatti, a perdu l’usage d’un œil.

par Julien Mucchiellile 22 novembre 2016

Tout a débuté par un « repas festif », un pique-nique à soixante rue du Capitaine Dreyfus, à Montreuil (93). Ils se sont spontanément réunis en soutien à la quinzaine de militants qui vers 18 heures ont été expulsés sur décision de justice, d’une clinique désaffectée qu’ils occupaient, rue Chanzy. Il est 22h15 et les militants festoient, ce 8 juillet 2009, quand tout à coup des fusées bleues éclatent dans le ciel. « C’était le signal pour partir vers la clinique », raconte ce lundi Joaquim Gatti, qui part en queue de cortège.

Nous sommes le 21 novembre 2016, le trentenaire témoigne devant le tribunal correctionnel de Bobigny, qui juge trois policiers pour des violences au Flash-Ball, dont l’un a provoqué une infirmité permanente. M. Gatti a perdu l’usage d’un œil. Ce soir là pourtant, l’ambiance est « bon enfant », dit-il. « Nous marchions lentement vers la clinique sans intention de la réinvestir, une patrouille nous suivait en voiture, fenêtre ouverte. » La police a prévu un dispositif de surveillance, car on ne sait jamais.

D’après lui, la foule était absolument non violente. Certainement parce qu’il est arrivé à la fin, il n’a pas vu certaines choses. Le président Dominique Pauthe tempère cette assurance par la lecture de la déposition de l’un des deux vigiles qui gardait la clinique. « J’ai été pris à partie par une soixantaine d’individus qui m’ont insulté », décrit-il. L’homme évoque des échanges de coups, des personnes échauffées, éméchées, qui secouaient les grilles et tentaient de les escalader. Puis c’est – à nouveau – le signal de départ : « C’était la bonne solution, je sentais la tension monter, j’ai vu des policiers s’équiper » en tenue de maintien de l’ordre, relate Joaquim Gatti.

M.G, 36 ans et...

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