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Procès du Flash-Ball : « Relaxez mon client et indemnisez M. Gatti »

Au terme d’un procès houleux, la défense s’est élevée contre les réquisitions sévères du procureur, et a réclamé la relaxe des trois prévenus. Me Laurent-Franck Lienard, pour Patrice L., a minutieusement exposé l’argumentaire policier.

par Julien Mucchiellile 28 novembre 2016

Ça ne rigolait pas du tout, au tribunal correctionnel de Bobigny, quand Me Laurent-Franck Lienard a pris la parole en dernier. Il n’était pas là pour faire pénitence et adresser des pichenettes entre deux courbettes respectueuses face au malheur des victimes, mais pour défendre Patrice L., fonctionnaire de police prévenu d’avoir éborgné Joaquim Gatti par un tir de Flash-Ball, le 8 juillet 2009 à Montreuil (V. Dalloz actualité, 25 nov. 2016, art. J. Mucchielli isset(node/181876) ? node/181876 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>181876 ; ibid., 24 nov. 2016, art. J. Mucchielli isset(node/181899) ? node/181899 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>181899 ; ibid., 22 nov. 2016, art. J. Mucchielli isset(node/181955) ? node/181955 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>181955).

Du côté des soutiens de la partie civile, on s’attendait à rire jaune, à le trouver odieux, froid et cynique. Pour eux, Me Lienard est un peu l’antéchrist politique et idéologique. Pour l’avocat, un policier ne doit pas être personnellement mis en cause pour un fait survenu pendant son service. Pour eux, les policiers sont trop rarement poursuivis, trop protégés. L’avocat est expert dans la défense de policiers mis en cause pour un usage illégitime de leurs armes, tireur sportif, instructeur dans la police et la gendarmerie et partisan d’un usage étendu des armes à feu. Eux combattent tout cela.

Cette fois-ci, il avait sagement rangé sa balle de Flash-Ball qu’il aime faire rebondir dans les prétoires – peut-être pour tourner en dérision cette « balle de Jokari » - après un jeudi éprouvant pour son client, au terme duquel le procureur Loïc Pageot, sans concession, a réclamé 30 mois de prison avec sursis. Il s’est exprimé là-dessus : « On a un peu l’impression d’un procès stalinien, jusqu’aux réquisitions que je...

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