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Reportage 

Une journée avec… un syndic de copropriété

Qu’est-ce qu’un syndicat de copropriétaires ? Comment fonctionne-t-il ? La rédaction de Dalloz actualité a enquêté auprès d’un administrateur de biens afin de cerner le rôle et les enjeux de ces structures impliquées dans la vie des immeubles. L’espace d’une journée, notre rédactrice a suivi François-Emmanuel Borrel, administrateur de biens et directeur général du cabinet André Griffaton SA.

par A. Coignacle 7 juin 2011

La journée-type

Le lundi matin, il n’est pas rare que François-Emmanuel Borrel découvre une longue liste de mails avec quelques messages urgents à traiter. Il s’agit principalement des problèmes survenus pendant le week-end au sein d’une copropriété. Avec le temps et l’habitude, l’administrateur de biens a aménagé sa première demi-journée de la semaine de manière à pouvoir y répondre. Il s’arrange donc pour ne fixer ses rendez-vous qu’à partir du lundi après-midi. Au cabinet André Griffaton SA, le directeur général ne compte pas ses heures. Arrivé entre 8 h et 8 h 30 chaque matin, il ne repart jamais avant 20 h 30-21 h, en dehors du vendredi où il termine vers 18 h, et des jours d’assemblée générale qui le mobilisent parfois jusque tard dans la soirée. Quelques éléments ponctuent son emploi du temps hebdomadaire : les réunions du mardi matin avec les gestionnaires et celles entre les membres de la direction du cabinet. Par ailleurs, chaque jour, il s’entretient avec au moins un client au sujet des points à traiter dans la copropriété et se déplace en moyenne une fois dans l’un des immeubles qu’il gère, par exemple pour constater la réception d’un chantier ou assister à une expertise judiciaire. Le reste du temps, il traite les nombreuses demandes quotidiennes, trie et transporte le courrier entre les deux sites du cabinet, prépare les convocations après avoir réuni tous les documents nécessaires et de manière générale, il s’acquitte de toutes les missions juridiques, administratives et managériales inhérentes à sa profession d’administrateur de biens et de directeur général.


La vie d’une société familiale d’administrateur de biens
« Point de propriété sans liberté, point de liberté sans sureté », disait l’économiste et homme politique français Pierre-Samuel du Pont de Nemours. Une citation qui, affichée en première page du site Internet du cabinet André Griffaton, apparaît comme un message de confiance à l’adresse de ses clients actuels ou potentiels. Car en qualité d’administrateur de biens, la société gère les patrimoines immobiliers de syndicats de copropriétaires et de particuliers. Elle agit donc en tant que syndic de copropriété et gérant. D’un côté, elle organise la vie de la copropriété, se charge de son entretien et de sa gestion financière, de l’autre elle accomplit pour le compte d’un propriétaire toutes les démarches liées à la gestion locative du ou des immeubles confiés.
Administrateur de biens depuis une dizaine d’années, François-Emmanuel Borrel a rejoint le cabinet André Griffaton depuis un an, après l’absorption de la société Sommaire & Legendre dont il était alors seul propriétaire. Aux côtés de son père et de son oncle, il est désormais directeur général de cette petite entreprise familiale ouverte dans les années 1930 et qui gère près de trois cent cinquante immeubles essentiellement situés rive gauche, dans les beaux quartiers parisiens. Trente-cinq salariés travaillent au sein du cabinet, la majorité en tant que gestionnaires et comptables, quatre à la direction et dix au secrétariat dont deux à l’accueil téléphonique. Un poste clé pour la sérénité de l’équipe qui peut ainsi filtrer certains appels moins urgents parmi les nombreuses sollicitations quotidiennes dont ils font l’objet. M. Borrel reconnaît ne plus être en mesure de répondre dans la journée à toutes les demandes qui lui parviennent, à la différence des sœurs Sommaire & Legendre, propriétaires du premier cabinet qu’il a racheté, et dont la réactivité sans faille, à l’époque de la machine à écrire, l’impressionne encore.

Ce mardi matin, comme chaque semaine, les salariés ont rejoint leur jeune employeur dans la salle de conférence du cabinet. Les chaises ont été tournées vers un mur sur lequel sont projetées des fiches concernant les points à l’ordre du jour. François-Emmanuel Borrel évoque les problèmes rencontrés dans les immeubles et rappelle les responsabilités du syndic de copropriété. Il est question de champignons sur des cloisons et de l’obligation pour le syndic d’en informer la mairie qui pourra exiger des travaux et cartographier la zone. Est également signalée la baisse sensible du nombre de gardiens d’immeubles en 2010. Précieux alliés des syndics dans la gestion des copropriétés, leur raréfaction complique parfois le travail de ces derniers qui ne bénéficient plus d’un relais direct en cas d’incident. Ensuite, le directeur général évoque le risque qu’un des gestionnaires voit son mandat non renouvelé. Les copropriétaires souhaitent renégocier le montant des honoraires qui leur est facturé, ils prendront leur décision en...

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