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Licenciement sans autorisation d’un conseiller prud’homal : réévaluation de l’indemnité forfaitaire

La méconnaissance du statut protecteur d’un conseiller prud’homal lui ouvre droit à une indemnité forfaitaire égale au montant de sa rémunération pour la période comprise entre son éviction et l’expiration de la période de protection dans la limite de la durée de protection accordée aux représentants du personnel (soit 54 mois), peu important la durée légale maximale prévue pour son contrat de travail.

par Marie Peyronnetle 21 juin 2013

La protection des représentants, élus ou mandatés, des salariés étant d’ordre public, la sanction de principe de l’irrespect de la procédure d’autorisation est la nullité du licenciement (Ch. mixte, 21 juin 1974, n° 71-91.225, Perrier, Bull. mixte n° 236, concl. Touffait ; Dr. soc. 1974. 454 ; GADT, 4e éd., 2008, n° 151-152). Ce sont les conséquences de cette nullité que la Cour tente d’encadrer depuis de nombreuses années. A ce titre, dès 1992, la Cour considérera que le salarié protégé peut demander, de plein droit, sa réintégration (Soc. 20 mai 1992, n° 90-44.725, Bull. civ. V, n° 328). Et c’est finalement l’arrêt Peccoud, qui posera clairement le cumul des différentes indemnités découlant à la fois de la nullité du licenciement en l’absence de réintégration et de l’irrespect du statut protecteur du salarié (Soc. 12 juin 2001, n° 99-41.695, D. 2001. 3011, et les obs. , obs. B. Lardy-Pélissier ; Dr. soc. 2001. 899, obs. J. Savatier ; V. le refus de transmettre une QPC portant sur cette jurisprudence, Soc. 20 févr. 2013, n° 12-40.095, Dalloz actualité, 14 mars 2013, obs. M. Peyronnet isset(node/158115) ? node/158115 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>158115 ; Lexbase Hebdo éd. soc., n° 520, 21 mars 2013, obs. C. Radé).

Parmi ces indemnités, l’une d’elle pose particulièrement problème : l’indemnité forfaitaire correspondant aux rémunérations que le salarié aurait dû percevoir entre son éviction et l’expiration de la période de protection, dont la première trace remonte à 1970 dans l’arrêt Abisse (Soc. 27 mai 1970, Bull. civ. V, n° 362 ; Dr. soc. 1971. 132, note J. Savatier ; JCP 1971. II. 16773, note H. Groutel. V. aussi, J.-J. Dupeyroux, D. 1971. Chron. 187).

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