Accueil
Le quotidien du droit en ligne
-A+A
Article

Nullité partielle du réquisitoire définitif mentionnant une condamnation amnistiée

Le réquisitoire qui rappelle une condamnation amnistiée ne peut être annulé s’il satisfait, en la forme, aux conditions essentielles de son existence légale. La nullité partielle se limite à celle de la mention prohibée, en l’occurrence celle d’une condamnation amnistiée.

par Guygonne-Bettina Dekerle 9 novembre 2015

La nullité d’un réquisitoire définitif du fait de son contenu n’aboutit le plus souvent qu’à sa nullité partielle cantonnée à la cancellation de la mention prohibée, en témoigne l’arrêt rendu par la chambre criminelle le 6 octobre 2015.

En l’espèce, une personne avait été condamnée le 18 février 2003 à huit mois d’emprisonnement avec sursis simple et à 25 000 € d’amende pour des faits d’abus de bien sociaux et d’escroquerie commis de janvier 1992 à décembre 1993, condamnation effacée par l’amnistie par l’effet de la loi n° 95-884 du 3 août 1995 (art. 7). Par la suite, cette personne a été poursuivie des chefs d’abus de biens sociaux et de présentation de comptes annuels inexacts. Le procureur de la République, par réquisitoire définitif, a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel. Le réquisitoire en question comportait, dans son paragraphe consacré à la personnalité du mis en examen, la mention de la condamnation amnistiée. Une requête en annulation de cette pièce a été déposée devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles qui, après avoir constaté que ce réquisitoire rappelle une condamnation amnistiée, énonce que celui-ci ne peut être annulé dès lors qu’il satisfait, en la forme, aux conditions essentielles de son existence légale...

Il vous reste 75% à lire.

Vous êtes abonné(e) ou disposez de codes d'accès :