La première juridiction à avoir un dossier aussi important en correctionnelle avec un détenu

70 000 victimes de prélèvement frauduleux d’une cinquantaine d’euros identifiées, 2 400 constitutions de parties civiles enregistrées et seize prévenus, dont un en détention. La juridiction lyonnaise commence, à partir de ce lundi 16 juin, l’examen de l’affaire du piratage informatique du spécialiste de l’intérim Adecco, un dossier hors normes labellisé « Grand procès ». Interview du procureur de Lyon, Thierry Dran, et de Vanessa Lepeu, la secrétaire générale du tribunal judiciaire.

La rédaction : Pourquoi fallait-il largement anticiper en amont ce procès ?

Thierry Dran : Il a été nécessaire d’anticiper ce procès en amont afin de solliciter de la Chancellerie que cette audience soit labellisée « Grand procès ». Ce label peut être octroyé, que ce soit à cause de la qualité des prévenus, le nombre de victimes ou le retentissement des faits. Personnellement, j’ai pu en bénéficier en 2014 aux Sables-d’Olonnes, où j’ai été procureur, pour le procès Xynthia, cette tempête qui avait provoqué des inondations causant vingt-neuf victimes. Mais dans ce procès du piratage d’Adecco, ce qui change tout, c’est la présence d’un prévenu en détention ! Pour Xynthia, nous avions pu nous préparer pendant un an et demi. Là nous avons eu deux mois, à l’issue de l’ordonnance de renvoi, sans savoir bien évidemment quand celle-ci serait rendue.

Vanessa Lepeu : Notre juridiction...