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La « banque du Milieu » a thésaurisé 720 millions d’euros en 2015

L’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués frappe les délinquants et criminels au portefeuille. Les millions qu’elle saisit profitent notamment à l’État et aux victimes.

par Isabelle Horlans, journalistele 14 mars 2016

Lorsque l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC) a récupéré une goudronneuse avec conduite à droite provenant d’une descente de police chez un caïd, ses fonctionnaires n’ont pas cherché à savoir si l’engin avait servi à dissimuler un corps sous du bitume. Ils ne sont pas chargés de l’enquête judiciaire. Leur seule interrogation était la suivante : pouvaient-ils tirer profit de la machine lors d’une vente aux enchères en France ? La réponse s’imposa promptement : non. Mais en général, ils sont plus chanceux : véhicules go fast utilisés par les trafiquants et contrebandiers, biens immobiliers, tableaux, bateaux, bijoux, lingots d’or, tonnes de ferraille, portefeuilles d’assurance-vie, le pactole dans leur escarcelle rapporte une fortune à l’État. La somme créditée sur le compte bancaire de l’Agence en 2015 donne le tournis : 720 190 800 €. Le dernier exercice sera publié à la mi-mars mais Dalloz actualité s’est procuré en exclusivité l’essentiel du bilan : 58 481 affaires depuis la création de l’AGRASC le 1er février 2011, dont 13 201 en 2015 ; 114 954 biens enregistrés dans sa base, dont 3 129 vendus avant jugement pour un montant de 5,9 millions ; 730 saisies et 67 confiscations immobilières.

Cette manne financière, issue du trafic de stupéfiants, d’escroqueries, de vols en bande organisée, proxénétisme ou blanchiment de fraude fiscale, notamment, est équitablement...

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