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Interview

« Je dois parler pour tous les avocats »

Jean-Marie Burguburu est le nouveau président du Conseil national des barreaux, élu le 6 septembre à la suite de la démission de Christian Charrière-Bournazel. Une arrivée qui a lieu dans un contexte politique - aussi bien vis-à-vis des pouvoirs publics que des instances professionnelles - quelque peu compliqué. Interview.

le 17 septembre 2013

Commençons par l’urgent. Une disposition du projet de loi de finances pour 2014 prévoit, sous couvert d’augmentation de la rétribution de l’UV, la suppression de la modulation. Les avocats comment à être agacés…

Jean-Marie Burguburu : Commençons déjà par la bonne nouvelle, car il y en a une : c’est la suppression de la taxe de 35€. C’était un engagement de Mme Taubira, pris quasiment solennellement à la dernière assemblée générale extraordinaire du CNB. Par conséquent, un ministre qui annonce quelque chose et qui réussit à le faire, c’est bien. Il faut quand même le noter. A côté de cela, il y a un aspect très négatif à cette annonce. Il n’a pas été trouvé de remplacement pour le financement de l’aide juridictionnelle et on annonce la fin de la modulation géographique de l’U.V, qui est présentée comme une augmentation – affligeante d’ailleurs. Or, nous savons bien qu’au final, il s’agira de diminuer la rétribution des avocats. L’État devrait économiser ainsi environ 12 millions d’euros. C’est un problème grave. Il y a de nombreux de confrères qui ne vivent que de l’aide juridictionnelle et pas uniquement à Bobigny. Le syndicat des avocats de France (SAF) est monté au créneau très légitimement, ainsi que la FNUJA et bien sûr, le CNB également ; vous avez vu notre communiqué.

Vous rencontrez Christiane Taubira cette semaine. Est-ce que le CNB a un moyen de faire pression sur la Chancellerie ?

J-M.B : Il en existe un, assez préoccupant car il pourrait être utilisé sans que j’aie à donner un feu vert : c’est que Mme Taubira soit mal reçue à l’assemblée générale extraordinaire du CNB du 4 octobre. Je souhaite qu’elle reçoive un bon accueil mais tout va dépendre des aspects budgétaires. Quels sont les autres moyens de pression ? La gravité de ces problèmes invite à une réaction d’ampleur. Mais le problème n’est pas seulement financier. Il est aussi de la considération des gens et dans un gouvernement de gauche, c’est une question majeure. Ici, on touche aussi bien aux justiciables qu’aux avocats. Devra-t-on relever les seuils d’éligibilité...

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Jean-Marie Burguburu

Jean-Marie Burguburu est président du Conseil national des barreaux.