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- Avocat
par Anaïs Coignacle 23 juin 2015
Aussi discret que méticuleux, Olivier Leurent est de ces magistrats que les avocats se félicitent de retrouver à la présidence d’une cour d’assises. Après vingt-cinq ans de carrière, le magistrat antistar du Palais continue de rendre la justice « les mains tremblantes », selon la formule de Guy Canivet.
L’audience de l’après-midi n’a pas encore repris. Au fond de la cour d’assises numéro 3 de Paris, la porte s’ouvre et se referme. Dans l’embrasure, on aperçoit le juge Leurent, souriant, plaisantant avec les six magistrates professionnelles qui l’entourent dans le procès Borrero, du nom d’un des trois présumés hauts responsables de l’organisation séparatiste basque, ETA, jugés pour actes de terrorisme. Quelques instants plus tard, il passe enfin la porte, solennel, le visage départi de toute expression. On ne voit plus que la robe rouge. Face à lui, les trois accusés se sont serrés les uns contre les autres dans le box te ont joint leurs mains. De l’autre côté, les parties civiles, deux gendarmes, apparaîtront encore traumatisées par leur agression à l’été 2009. Cette semaine se joue le procès de leur vie à tous. « Il n’y a pas de petit procès », nous expliquait Olivier Leurent plus tôt. « Lorsque je vais à l’audience, je veux que les gens aient le sentiment que ce n’est pas pour une affaire lambda, […] que j’y attacherai autant d’importance et de minutie que si c’était une affaire hyper médiatique ». Celle-ci a fait peu de bruit en France, quelques annonces à peine dans les journaux. Les bancs de la presse sont occupés par deux correspondants de médias espagnols et deux blogueurs. Pourtant, il ne s’agit pas d’un procès « classique ». Olivier Leurent, comme à son habitude, a dû éplucher pendant des heures tous les pans de ce dossier de terrorisme basque, problématique qu’il n’a encore jamais eu à traiter, précise-t-il. Rien qui ne puisse dérouter celui qui s’est fait remarquer par sa maîtrise des affaires les plus complexes, de celle de blanchiment d’argent dite du Sentier II qu’il a présidée plusieurs mois en correctionnelle et qui comptait plus de 140 prévenus dont plusieurs banques, à celle de l’ex-capitaine de la garde présidentielle rwandaise Pascal Simbikangwa reconnu coupable de génocide, ce dernier ayant même qualifié son juge de « grand spécialiste du Rwanda ».
« Il est d’une fiabilité totale. On sait qu’avec lui il n’y aura jamais de problème », souligne Hervé Stephan, président de chambre, qui rappelle qu’on lui confie volontiers les dossiers épineux, complexes. Tout comme les affaires urgentes, pas nécessairement les plus passionnantes. « Il a un grand sens du service public », poursuit son confrère. « On ne connaîtra jamais nos dossiers aussi bien que lui, même si ça fait des années qu’on les suit », renchérit Me Éric Morain, qui l’a rencontré à plusieurs procès, des deux côtés de la barre. « Dans le dossier Firmin Mahé (un Ivoirien considéré comme bandit de grand chemin tué par des militaires français, ndlr), il connaissait la situation de la Côte d’Ivoire comme s’il y avait vécu des années », rappelle celui qui intervenait en défense. « Ça oblige à bien bosser ses dossiers et ça évite tous les incidents...