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Le NSU, une affaire emblématique des violences d’extrême droite en Allemagne

Beate Zschäpe, unique rescapée du trio responsable de dix meurtres racistes outre-Rhin entre 1998 et 2011, a rompu son silence devant un tribunal munichois. Sans lever les zones d’ombre d’un procès qui illustre les difficultés de la justice allemande à poursuivre les violences d’extrême droite.

par Gilles Bouvaist à Berlinle 11 décembre 2015

Ce devait être le moment-clé de l’un des procès les plus significatifs de l’Allemagne post-réunification : Beate Zschäpe, unique rescapée du trio du NSU, acronyme de « Nationalsozialisticher Untergrund » (Clandestinité nationale-socialiste), cellule terroriste d’extrême droite responsable de dix meurtres (v. cet article), a rompu mercredi le silence qu’elle observe depuis plus de deux ans devant un tribunal spécial de Munich (en droit pénal allemand, le silence d’un accusé ne doit pas peser en sa défaveur).

Entre 1998 et 2011, Uwe Böhnhardt, Uwe Mundlos et Beate Zschäpe sont accusés d’avoir tué huit commerçants d’origine turque, un autre d’origine grecque et une fonctionnaire de police. Leur sont également attribués deux attentats à la bombe ayant fait une vingtaine de blessés et au moins quinze braquages de banque. Après un braquage raté, Uwe Böhnhardt et Uwe Mundlos se sont suicidés alors que la police allait les arrêter.

En cette 249e journée d’audience, lorsque l’un des avocats de Beate Zschäpe a pris la parole pour lire la déclaration de sa cliente, toute la salle a retenu son souffle mais le coup de théâtre annoncé n’a pas eu lieu. Beate Zschäpe s’est contentée d’affirmer qu’elle n’avait été au courant de rien, qu’elle avait appris les meurtres après-coup, « désespérée » et « sans...

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