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Le quotidien du droit en ligne

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Révolution numérique et avenir

Parmi ces témoins rares, il en est une dont l’histoire personnelle s’inscrit dans l’histoire : Noëlle Herrenschmidt, qui a commencé sa carrière judiciaire au procès Barbie, et la termine à V13. Nous sommes en 1987, elle a alors 48 ans, et travaille pour la presse jeunesse de Bayard (Pomme d’Api, Astrapi). Le procureur général Pierre Truche la prend sous son aile, la place devant son bureau, lui explique le procès. C’est la révélation. « Je me suis dit que j’étais faite pour ça. Écouter, raconter, transmettre.

Journalistes, artistes, observateurs ?

Dans la pratique d’Élisabeth de Pourquery, la casquette journalistique compte : sur le terrain, pour comprendre les impératifs de ses collègues de France TV, dans ses reconstitutions animées qui exigent une minutie dans les détails et une étude approfondie du dossier. À cela s’ajoutent les contraintes éditoriales, en particulier l’injonction de présenter des scènes diffusables aux heures de grande écoute. Au procès, elle revendique en plus une casquette artistique : « j’interprète, je retranscris l’émotion, le geste, l’intention.

Une forme de résilience

Rodée à l’exercice avec plus de 150 procès au compteur, Élisabeth de Pourquery, la seule dessinatrice judiciaire salariée et à temps plein, pour France TV, a petit à petit apprivoisé cet univers, ainsi que l’adrénaline et la peur de se tromper. « Aujourd’hui, dans un tribunal, j’ai l’impression d’être chez moi », dit-elle, après sept ans d’exercice. « Il y a toujours quelque chose d’humain qui nous ramène à notre réalité à nous. C’est un espace-temps où on est obligés de se regarder autrement ». Elle parle d’ailleurs de l’aspect thérapeutique du dessin.

Les yeux dans les yeux des accusés

Généralement installés près du président et des jurés, sous leur pupitre, ils bénéficient d’une place privilégiée par rapport aux chroniqueurs judiciaires qui s’assoient sur les bancs qui leur sont assignés. Les premiers font face aux accusés et témoins, à toute personne qui dépose à la barre, les seconds les voient de dos. Mais cela n’a rien d’automatique. Les dessinateurs tournent et changent de place lors des procès très suivis, sont placés à distance si les conditions de sécurité et d’installation l’exigent, comme à V13, ou plus rarement lorsque le président ne donne pas son accord.

Huit dessins par jour

Un procès chasse l’autre. Ainsi va le monde judiciaire. L’un des rares à déroger à la règle est celui des attentats du 13 novembre, intitulé V13 dans le jargon, neuf mois de procès, probablement dix in fine, qui exigent de ses participants un processus différent : ajuster leur activité à cette temporalité-là, revenir sans cesse dans cette salle monumentale parisienne dans l’ancien palais de justice. C’est en particulier le cas des dessinateurs ou croqueurs d’audiences. Ils sont une dizaine en France, majoritairement parisiens.

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