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- Avocat
par Anaïs Coignac, Journalistele 25 novembre 2024
Ses clients connus s’appellent Pierre Palmade, Yannick Agnel ou Bertrand Cantat. Elle a été formée par Olivier Metzner, adoubée par Hervé Temime et ses pairs. Comme eux, elle exerce aussi bien en pénal général qu’en pénal des affaires. Fuyant les caméras, présente pour ses confrères, Céline Lasek est aussi incontournable au Barreau de Paris que méconnue du grand public. Et semble s’en porter bien. En janvier, elle terminera un mandat à l’Ordre et rejoindra un cabinet avec des camarades des premières années.
« Fière d’être ce dernier rempart »
Ce 20 novembre au Tribunal de Melun, son profil zoomé est apparu sur les chaînes de télé. L’avocate Céline Lasek, antistar des médias, se tenait loin d’eux, assise sur les bancs de la défense, au plus près de Pierre Palmade, hagard, condamné à l’issue d’un procès très suivi à cinq ans de prison dont deux fermes pour blessures involontaires dans le cadre d’un accident de voiture que l’humoriste avait provoqué en février 2023 sous l’emprise de drogues. Du début à la fin, elle se sera astreinte à un silence complet sur l’affaire « par respect pour la procédure judiciaire et pour la douleur des victimes ». « C’est aux magistrats que je dois répondre », nous expliquait-elle à quelques jours du procès, tandis que son confrère des parties civiles, Me Mourad Battikh occupait l’espace médiatique. À la barre, mercredi, elle a parlé de son client, « devenu le diable », de sa vie étalée « dans ce qu’elle a de plus glauque, de plus triste », du parcours de soins qu’il suit chaque semaine, demandant au tribunal une peine exempte de détention afin de ne pas compromettre les efforts engagés. En vain, le jugement a été conforme aux réquisitions avec une exécution provisoire. Il sera donc incarcéré même s’ils décident de faire appel dans les dix jours impartis.
Depuis ses débuts en 2000 chez Olivier Metzner, Céline Lasek incarne la discrétion. À tout juste cinquante ans, elle est néanmoins l’une des figures de la « relève » pénale, comme l’aurait suggéré feu Hervé Temime selon témoins, éduquée très jeune par cette génération de ténors aujourd’hui disparue ou éloignée des prétoires qui a façonné le droit pénal des affaires en défendant des PDG du CAC40 au même titre que les tauliers du grand banditisme. « J’adore cet équilibre entre les deux, passer d’un dossier technique à décortiquer sur la gestion d’une grande entreprise au pénal général où s’exerce une violence beaucoup moins feutrée, avec des enjeux de libertés fondamentales pour le client », explique-t-elle. Elle détonne dans ce milieu très médiatisé, où rares sont ceux qui déclinent les micros. Elle n’aime pas s’exposer. Fuit les plateaux télé. Ne répond pas aux demandes d’interviews sur les nombreux dossiers très suivis qui lui sont confiés. « Je n’ai jamais eu à le regretter », jure celle qui considère nécessaire de « résister à la tentation de l’immédiateté », y compris lorsqu’elle est souhaitée par un client situé au cœur de la tempête médiatique.
« La plupart du temps, notre parole n’est pas audible », justifie celle qui préfère « laisser passer les énormes vagues », et craint de voir ses propos « repris et caricaturés ». Les rares fois où elle s’exprime publiquement, c’est par écrit, à travers un communiqué de presse, comme en août 2023 pour annoncer, avec ses consœurs, l’appel du jugement rendu à l’encontre de l’animateur de CNews Jean-Marc Morandini, rappeler qu’il a toujours nié le harcèlement sexuel dont il est accusé, et signaler qu’elles se chargeront de « faire respecter strictement cette présomption d’innocence dans les médias et sur les réseaux sociaux ». Même stratégie pour dénoncer des accusations du journal L’Équipe à l’encontre d’un autre client, le nageur Yannick Agnel, déjà accusé de viol et d’agression sexuelle sur mineur. Là encore, le ton est ferme et cinglant. L’avocate dénonce des « calomnies », une « présentation des faits partielle et biaisée », refuse une défense « par médias interposés ».
Plus globalement, sur l’opportunité de la communication hors tribunaux, Céline Lasek précise : « Si je pense que c’est indispensable pour mon client, j’y vais. Il faut aussi savoir forcer sa nature même si on a peur ». Ce qui ne l’effraie pas, en revanche, c’est de représenter les personnalités honnies, les renégats, ceux qui cristallisent la colère populaire pour les actes qu’ils ont commis. « Je suis fière d’être ce dernier rempart, c’est l’honneur de l’avocat et un des moteurs de ma vie », lâche-t-elle, rappelant la vocation de sa profession, à l’instar de Me Henri Leclerc, autre défunt monument du barreau, qui répétait à l’envi « s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ». Il arrive à cette blonde aux yeux verts d’éprouver par empathie, lors de procès, « cette sensation physique, d’intense solitude » qui l’enjoint à devenir « l’armure » de ses clients. Comme ce jour, à Mulhouse, où « par réflexe », elle se poste du haut de ses 1,60 m devant Yannick Agnel et ses 2,10 m à la sortie du tribunal, pour faire barrage aux flashs et caméras qui l’attendent. « Évidemment je ne le protégeais de rien. Depuis mes collaboratrices se moquent de moi », plaisante-t-elle. Hier, à la sortie du Tribunal de Melun, elle a pu ressentir en contrepoids, la chaleur confraternelle : ils ont été plus d’une centaine de robes noires à lui témoigner leur compassion par texto. « Cette solitude de l’avocat est sans doute aussi réelle que partagée », conclut-elle, reconnaissante.
Ténora du barreau
En 2021, sa consœur Julia Minkowski, associée du cabinet Temime, l’a convaincue de témoigner dans le livre L’avocat était une femme, coécrit avec Lisa Vignoli, publié chez J.-C. Lattès, puis lors d’un entretien croisé au micro de TF1 dans un podcast les désignant toutes les deux « ténoras du barreau...
Céline Lasek
Céline Lasek est avocate au Barreau de Paris, spécialisée en droit pénal