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Portrait

Muriel Cadiou, avocate plurielle

par Chloé Enkaoua, Journalistele 14 novembre 2024

Touche-à-tout, Muriel Cadiou ? Passée du cabinet de province généraliste à la grande firme anglo-saxonne avant son installation, mais aussi du droit des affaires au droit de la famille, elle est parvenue à enchaîner les expériences tout en trouvant le temps de s’engager pour son barreau et diverses associations. Avec, toujours en ligne de mire, ses principaux chevaux de bataille que sont la relation client et la transmission. Portrait.

 

À la fin de cette année, Muriel Cadiou fêtera ses trente ans de carrière. Une carrière protéiforme qui l’a vue passer de la Bretagne à Paris en passant par New York, du droit des affaires au droit de la famille, des grandes entreprises aux particuliers. Mais qui l’a assurément enrichie, et dont elle ne regrette aujourd’hui absolument rien. « J’ai coutume de dire que ma tête est en droit des affaires, et mon cœur en droit de la famille », sourit-elle. « Le droit des affaires ne me nourrissait pas humainement. Le droit de la famille, en revanche, me permet de faire coïncider le droit, la technique et la relation spécifique que je peux avoir avec chaque client. » Sa vocation, elle, remonte à ses treize ans. « Un professeur nous avait demandé ce que l’on voulait faire plus tard, et j’avais rédigé une sorte de "profession de foi" sur le métier d’avocat. Je n’ai jamais dévié de cette volonté. » Native de Clermont-Ferrand, c’est à Rennes, où ses parents fonctionnaires exerçaient, qu’elle a passé son enfance puis ses études de droit qui ont débouché sur une maîtrise de droit privé, avant un 3e cycle en droit des affaires et fiscalité.

Challenges

Son CAPA en poche, Muriel Cadiou prête serment en décembre 1994 et débute une première collaboration au sein du cabinet généraliste de Jean-Yves Le Porzou, à Rennes. Entre contentieux de droit privé et aide juridictionnelle, le panel des dossiers qu’elle traite est large. « À l’époque, on plaidait trois-quatre dossiers par jour », se souvient-elle. « Lorsque l’on est en province, on est le matin en correctionnelle, l’après-midi au commerce et le lendemain au tribunal pour enfants. Cela m’a permis de faire mes armes à l’audience, mais j’ai rapidement eu envie d’autre chose… » Mue par l’envie de défis et de dossiers à forts enjeux, l’avocate décide alors de partir à Paris au bout de trois ans de collaboration, sans connaissances ni réseau particulier. C’est le cabinet Normand-Sarda qui lui ouvre alors ses portes en 1998, après un premier rendez-vous plutôt concluant… « Le jour de mon entretien, il y avait une grève de la SNCF. J’ai donc pris un train de Rennes à 5h du matin pour être sûre d’être à l’heure ! L’associé qui m’a reçue était très étonné de me voir », raconte-t-elle en riant. Muriel Cadiou y passera près de quatre années rythmées par de nombreux dossiers de fraude fiscale et de contentieux commercial, avant de mettre le cap sur New York pour un LLM en 2001… au moment même des attentats du 11 septembre. « L’ambiance était très particulière », se rappelle celle qui comblera néanmoins au cours de cette expérience ses envies de challenges et d’excellence, et gagnera un réseau précieux qu’elle continue toujours à entretenir. À son retour, en 2002, elle intègre la firme internationale Latham & Watkins à Paris en tant que collaboratrice senior du département contentieux. Mais malgré son implication dans des dossiers...

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Muriel Cadiou

Muriel Cadiou est avocat associé du cabinet Cadiou Poivey-Leclercq et Associés, spécialiste en droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine.