Le CDI intérimaire : outil de sécurisation ou de flexibilité ?

Depuis le 6 mars 2014, la pléthorique famille des contrats de travail accueille un nouveau venu : le contrat à durée indéterminée (CDI) intérimaire. L’oxymore qui lui sert de nom est révélateur du dispositif qu’il institue. Ayant conclu un CDI avec l’entreprise de travail temporaire, le travailleur intérimaire alterne les périodes de mission et les périodes dites d’intermission. Façon, selon certains, d’instaurer de la continuité dans des parcours marqués par les césures. Manière, selon d’autres, de tenir la main-d’œuvre à la disposition des entreprises de travail temporaire et ce, à moindres frais. Bref, le CDI intérimaire constitue-t-il un outil de sécurisation des parcours professionnels ou s’offre-t-il comme un nouvel outil de flexibilisation de la main-d’œuvre ? Cette question a été soumise à Gwenola Bargain, maître de conférences en droit à l’université de Tours, ainsi qu’à Marc Ferraci, professeur d’économie à l’université de Nantes. La première livre une analyse très critique de ce nouveau dispositif, source d’une fragilisation du travailleur intérimaire. Le second souligne l’inefficacité du dispositif au regard du fonctionnement du marché du travail.

RDT 2014, 522