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Le quotidien du droit en ligne

Portraits

À la mémoire de Bernard Maligner

Bernard Maligner s’est éteint le 16 septembre. Les lecteurs de l’AJDA étaient, depuis de nombreuses années, familiers de ses commentaires de droit et contentieux électoral. Incontournable, non seulement par la qualité et la quantité impressionnante de ses travaux universitaires, mais aussi parce qu’il était la « mémoire » de cette matière, il en était devenu la référence, non par volonté d’hégémonie mais au contraire par volonté d’ouverture.

Olivier Leurent, l’élégance judiciaire

Aussi discret que méticuleux, Olivier Leurent est de ces magistrats que les avocats se félicitent de retrouver à la présidence d’une cour d’assises. Après vingt-cinq ans de carrière, le magistrat antistar du Palais continue de rendre la justice « les mains tremblantes », selon la formule de Guy Canivet.

L’autre Portalis : Joseph-Marie, le fils

Pendant près de quarante ans, Joseph-Marie Portalis (1778-1858) a attaché son nom célèbre à celui de la Cour de cassation.

In memoriam Tiennot Grumbach

Pour des amoureux ou « obsédés » du droit, l’apprentissage du droit du travail avec Tiennot Grumbach pourrait passer pour atypique.

Technique et poésie du droit

La pire insulte était d’être traité de technicien du droit.

S’il revendiquait l’expertise, la priorité était de passer du temps avec son client, de l’écouter, de comprendre son histoire et de la lui faire raconter, l’écoute n’étant pas passive mais un travail actif pouvant aller jusqu’à la confrontation.

Berryer, itinéraire d’un tribun engagé

Dans la famille Berryer, je demande le fils…Pierre-Antoine. Il faut d’emblée le préciser car il y avait déjà le père, Pierre-Nicolas, lequel avait eu son petit succès d’abord au parlement de Paris, puis au Palais. Une telle filiation pourrait d’ailleurs convaincre de la réalité de la génétique, car le talent oratoire de Pierre-Nicolas semblait bien établi et avait assis sa réputation comme avocat. Remarqué par l’illustre Gerbier, il s’était fait une belle clientèle, dont étaient certains ministres versaillais, se spécialisant notamment en matière financière et commerciale.

« Impossible d’être avocat sans être écrivain »

Il donne rendez-vous dans un troquet parisien, juste en face de son cabinet. Journal et Perrier-tranche, assis au fond de la salle, un peu en retrait du brouhaha du percolateur et des serveurs qui s’entrecroisent. On devine qu’il y a ses habitudes, on se demande si les personnes attablées se retrouveront un jour dans un roman. « Je voulais être écrivain, ou plutôt, je voulais écrire mais je savais qu’il fallait que je fasse un vrai métier. » Mathieu Simonet est ainsi d’abord devenu avocat. Il est aujourd’hui aussi écrivain. À moins que cela ne soit l’inverse.

Grotius, un prodige au service du droit

Pour la musique, il y eut Mozart. Pour le droit, la philosophie, la théologie, la poésie, et pour finalement un peu tout ce qui touche aux humanités, il y eut Grotius. Le premier nous composait un joli petit opéra à douze ans et se révélait capable, à quatorze, de restituer de mémoire, après l’avoir écouté guère plus de deux fois à la chapelle Sixtine, le célèbre Miserere de Gregorio Allegri dont le Vatican préservait à tout prix le secret.

Fouquier-Tinville, le procureur de la Révolution

Ah, l’intéressante personnalité que celle de Fouquier-Tinville ! Que n’a-t-on écrit sur l’accusateur public du tribunal révolutionnaire ! Que n’a-t-on pu lire sur ce procureur de la Terreur, ce personnage aux yeux perçants, clouant au pilori la ribambelle hétéroclite de suspects dont il devait faire l’affaire ! Il fallait, dit-on, se l’imaginer, paradant avec son chapeau un peu ridicule, à la Henri IV, coupant la parole à Danton et maltraitant la frivole Marie-Antoinette devenue devant ses juges la triste veuve Capet.

Dominique de La Garanderie : itinéraire d’une femme plurielle

« Je crois que je fais trop de choses » s’interrompt subitement, dans un émouvant élan de sincérité, Dominique de La Garanderie… J’aurais aimé lui répondre, « on en fait jamais assez, si on le fait bien » mais mon interlocutrice aurait certainement pris cette réplique, un brin affectée, pour une marque de flatterie, or il suffit de quelques minutes passées en sa stimulante compagnie pour comprendre qu’elle est parfaitement insensible à tout type d’hypocrisie mondaine. Pourtant, son parcours force vraiment l’admiration, pour ceux du moins que les pionniers impressionnent et qui éprouvent d

Guy Canivet : justice sans frontières…

« Vous pouvez vous vanter de m’avoir fait parler… » ! On m’avait pourtant prévenu que l’homme était plutôt de la race des taiseux et que le confesser constituait une mission impossible ou presque… Certains m’avaient même amicalement déconseillé de lui tirer le portrait, tant il est de notoriété publique que celui qui fût le plus jeune premier Président de la Cour de cassation n’éprouve pas l’esquisse d’une satisfaction à évoquer sa vie, son œuvre, son intimité.