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« Le génie de la 17e, ce ne sont pas les avocats mais ses magistrats »

Certaines décisions, par leur esprit et leur humour, méritent d’être citées presqu’intégralement. En voici une.

par Marine Babonneaule 20 décembre 2013

« Le génie de la 17ème, ce ne sont pas les avocats mais ses magistrats », explique un ancien avocat qui a plaidé de nombreuses fois devant la chambre de la presse parisienne, celle dont la chroniqueuse judiciaire Pascale Robert-Diard dit que c’est à la fois « un tribunal très médiatique » et « une chambre des libertés »1.

Pour preuve, cette délicieuse et cruelle ordonnance de référé rendue le 1er juin 2011 par Joël Boyer, vice-président du tribunal de grande instance de Paris2. L’histoire est banale puisqu’il s’agissait pour Émilie, une starlette de la téléréalité, de faire condamner le magazine Oops. Cet hebdomadaire avait osé publier un article intitulé : « Léo : c’est lui qui a vendu sa sextape avec Émilie ! », illustré par une reproduction en petit format d’une double page du magazine Entrevue « supportant des images extraites de la vidéo des ébats sexuels » des deux intéressés. La jeune femme y a vu une atteinte à la vie privée et demandait donc à la société éditrice de lui payer, outre la publication judiciaire sous astreinte, une somme provisionnelle de 20 000 euros à titre de dommages et intérêts, le tout avec exécution provisoire sur minute. C’est que l’affaire était urgente.

« Émilie et Léo sont deux intrépides aventuriers de la médiatisation télévisée ayant illustré les meilleures heures du programme de téléréalité intitulé par anti-phrase Secret Story où il n’y a ni secret ni histoire, mais cependant une observation des faits et gestes des jeunes gens qui y participent sous l’œil des...

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