
Nicole Belloubet : « L’open data des décisions de justice va pouvoir s’ouvrir très rapidement »
Le 2 juillet dernier, Nicole Belloubet est venue remettre le prix de l’innovation du barreau de Paris. Elle en a profité pour assurer que l’open data des décisions de justice « va pouvoir s’ouvrir très rapidement ». C’est sans compter les difficultés qui se profilent.

C’est à l’origine une promesse faite par les articles 20 et 21 de la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016. La même année, près de trois millions de décisions (en droits civil et pénal) ont été rendues. Pourtant, Legifrance n’en a diffusé que 14 000. Cela revient à 3 %.
La mission Cadiet a rendu début janvier un rapport qui présente vingt recommandations pour cette mise en œuvre (v. not., Dalloz actualité, 15 janv. 2018, art. T. Coustet ). Depuis, le décret d’application tarde à intervenir.
L’open data va conduire à « une reconfiguration du marché juridique », en stimulant l’activité économique de certaines legaltech qui font de l’exploitation des données juridiques leur fonds de commerce.
Par ailleurs, cette ouverture rendue nécessaire par la loi devra se concilier avec l’impératif d’anonymisation que la mission Cadiet qualifiait en janvier de « défi de grande ampleur ».
En revanche, l’urgence est réelle, comme le souligne Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, en introduction du Forum sur la legaltech au Sénat : « pendant que nous tergiversons, le secteur privé élabore des algorithmes de traitement des décisions toujours plus performantes, en dehors de mécanismes de régulation adéquats, dans une opacité de la technologie ».
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Commentaires
Dans leur tour d'ivoire le regard sur leurs prébendes, robins et juges, ne veulent surtout pas que l'I.A. puissent amputer leur champ clos. D'accord ensemble, ils combattent au nom des droits, bien sûr, la constitution d'une banque de données qui ne permettrait plus les arrêts de complaisance ou de règlement, permettrait la prévisibilité des décisions, libérerait les justiciables de delais incompatibles avec la sécurité juridique due à notre époque, et l'assurance d'une justice moins aléatoire.