Accueil
Le quotidien du droit en ligne
-A+A
Article

Expropriation : recevabilité du mémoire d’appel incident et égalité des armes

L’existence d’un délai de recevabilité des mémoires de l’intimé et du commissaire du gouvernement réduit de moitié par rapport à celui de l’appelant ne porte pas atteinte au principe d’égalité des armes.

par G. Forestle 31 mars 2008

Quelques mois après le Conseil d’État (CE 3 sept. 2007, Association de sauvegarde du droit de propriété et autres, AJDI 2007. 849, note crit. Musso ; RFDA 2007. 1175, note Hostiou ), c’est au tour de la cour de cassation de connaître – dans une mesure plus modeste – de la conventionnalité des dispositions issues du décret n° 2005-467 du 13 mai 2005 réformant la procédure d’expropriation.

Dans sa nouvelle rédaction, l’article R. 13-49 du code de l’expropriation impose à l’intimé de déposer ou d’adresser son mémoire en réponse au secrétariat-greffe de la chambre dans le mois de la notification du mémoire de l’appelant à peine d’irrecevabilité ; la même règle s’applique aux conclusions du commissaire du gouvernement (l’ancienne rédaction du texte, qui ne visait que l’intimé, ne prévoyait pas cette sanction : V. Civ. 3e, 24 janv. 1984, Bull. civ. III, n° 18). L’irrecevabilité doit être soulevée d’office par le juge (Civ. 3e, 23 mai 2007, D. 2007. AJ. 1661 ).

En l’espèce, une cour d’appel avait refusé d’appliquer cette disposition, au motif que « l’existence d’un délai réduit de moitié par rapport à celui dont bénéficie l’appelant, pour l’intimé et le commissaire du gouvernement, dans la rédaction de l’article R. 13-49, introduit au détriment de ceux-ci, dans des affaires complexes, un déséquilibre incompatible avec les principes d’équité du procès et d’égalité des armes ».

Dégagé par l’arrêt Neumeister (CEDH 27 juin 1968, série A, n° 8) le principe d’égalité des armes, issu de l’article 6 § 1 de la Convention EDH, impose qu’une partie ait...

Il vous reste 75% à lire.

Vous êtes abonné(e) ou disposez de codes d'accès :