- Administratif
- Toute la matière
- > Bien
- > Collectivité territoriale
- > Compétence
- > Contrat et marché
- > Droit fondamental et liberté publique
- > Election
- > Environnement
- > Finance et fiscalité
- > Fonction publique
- > Institution administrative
- > Police
- > Pouvoir public
- > Procédure contentieuse
- > Responsabilité
- > Service public
- > Urbanisme
- Affaires
- Civil
- Toute la matière
- > Arbitrage - Médiation - Conciliation
- > Bien - Propriété
- > Contrat et obligations
- > Droit et liberté fondamentaux
- > Droit international et communautaire
- > Famille - Personne
- > Filiation
- > Loi et traité
- > Mariage - Divorce - Couple
- > Procédure civile
- > Profession juridique et judiciaire
- > Responsabilité
- > Société et association
- > Sûretés
- > Voie d'exécution
- Européen
- Immobilier
- IP/IT et Communication
- Pénal
- Toute la matière
- > Atteinte à l'autorité de l'état
- > Atteinte à la personne
- > Atteinte aux biens
- > Circulation et transport
- > Criminalité organisée et terrorisme
- > Droit pénal des affaires
- > Droit pénal général
- > Droit pénal international
- > Droit social
- > Enquête
- > Environnement et urbanisme
- > Instruction
- > Jugement
- > Mineur
- > Peine et exécution des peines
- > Presse et communication
- Social
- Toute la matière
- > Accident, maladie et maternité
- > Contrat de travail
- > Contrôle et contentieux
- > Droit de la sécurité sociale
- > Etrangers
- > Hygiène - Sécurité - Conditions de travail
- > IRP et syndicat professionnel
- > Négociation collective
- > Protection sociale
- > Rémunération
- > Rupture du contrat de travail
- > Temps de travail
- Avocat
Article
Nouvelles précisions sur la recevabilité des constitutions de partie civile en matière terroriste
Nouvelles précisions sur la recevabilité des constitutions de partie civile en matière terroriste
Selon la Cour de cassation, les fonctionnaires de police qui font une incursion sur les lieux d’une action criminelle terroriste sans être confrontés à l’assaillant et ceux qui sont requis pour menotter l’auteur des faits après qu’il a été neutralisé ne justifient pas d’un préjudice en relation directe avec les infractions poursuivies, ce qui rend leur constitution de partie civile irrecevable.
par Théo Scherer, Maître de conférences à l’Université de Caen Normandiele 26 juin 2024
L’affaire en cause dans ces deux arrêts est l’attentat de la basilique Notre-Dame de Nice, commis le 29 octobre 2020. Vers 8h30, le mis en cause est entré dans le lieu de culte et il y a tué plusieurs personnes à l’aide d’une arme blanche. Alertés par l’activation d’une borne de sécurité, quatre policiers municipaux sont entrés dans la basilique par l’arrière du bâtiment. Ils se sont retrouvés face à l’assaillant qu’ils ont neutralisé. Parallèlement, un équipage de trois policiers municipaux, M. [O] [W] (pourvoi n° 23-82.801), Mme [B] [Y] (pourvoi n° 23-82.802), M. [N] [B] (pourvoi n° 23-82.806), et deux fonctionnaires de la police nationale sont entrés par l’avant du bâtiment. Ils ont constaté la présence du corps d’une femme, et les policiers municipaux sont sortis sur injonction d’un des fonctionnaires de la police nationale, en raison d’un danger potentiel dû à la présence d’un bagage suspect. Par la suite, plusieurs autres policiers municipaux, M. [S] [L] (pourvoi n° 23-82.803), M. [N] [T] (pourvoi n° 23-82.804) et Mme [J] [R] (pourvoi n° 23-82.805), ont été requis pour entraver l’auteur des faits, grièvement blessé, mais toujours conscient. Il a été mis en examen, et il est prévu qu’il soit jugé par la Cour d’assises spéciale de Paris en février 2025 pour assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Avant cela, la Cour de cassation a été amenée à se prononcer sur la recevabilité de la constitution de partie civile des policiers municipaux précédemment évoqués.
Comme toute action, la constitution de partie civile est soumise à des conditions de recevabilité. Qu’elle soit formée par voie d’action ou par voie d’intervention, elle suppose que le demandeur ait qualité et intérêt à agir. L’intérêt à agir suppose un dommage certain, personnel et né directement de la commission d’une infraction. Ces conditions sont appréciées plus souplement lorsque la constitution de partie civile intervient en phase d’information judiciaire, la Haute juridiction estimant qu’il suffit que « les circonstances sur lesquelles elle s’appuie permettent au juge d’admettre comme possible l’existence du préjudice allégué et la relation directe de celui-ci avec une infraction à la loi pénale » (Crim. 5 mars 1990, n° 89-80.536 P). Dans des arrêts plus récents, la Cour de cassation a affiné sa jurisprudence, en décrivant des situations pour lesquelles elle admet la recevabilité de constitutions de partie civile pour des infractions terroristes. Tel est le cas de la personne qui tente d’interrompre la commission du crime ou d’empêcher le renouvellement d’atteintes intentionnelles graves aux personnes en s’y exposant elle-même (Crim. 15 févr. 2022, n° 21-80.264, Dalloz actualité, 18 févr. 2022, obs. D. Goetz ; D. 2022. 1487, obs. J.-B. Perrier ; ibid. 1934, obs. M. Bacache, A. Guégan et S. Porchy-Simon ; AJ pénal 2022. 143, note J. Alix ; RSC 2022. 332, obs. Y. Mayaud ; ibid. 636, obs. P.-J. Delage ; 15 févr. 2022, n° 21-80.670, D. 2022. 354 et notes préc. pour Crim. 15 févr. 2022, n° 21-80.264) et de celle qui s’est blessée en tentant de fuir le lieu d’une action criminelle ayant pour objet de tuer indistinctement un...
Sur le même thème
-
La CJIPE Nestlé Waters ou l’illustration d’une politique pénale et d’une compliance environnementale en construction
-
Panorama rapide de l’actualité « Pénal » des semaines des 16 et 23 septembre 2024
-
Après le bon bilan judiciaire des Jeux olympiques, la question de l’héritage
-
Le serpent de mer des référentiels de charge de travail des magistrats replonge
-
La mise en œuvre de la loi « Confiance dans l’institution judiciaire » à l’épreuve du Conseil d’État
-
Caractère interruptif de prescription des soit-transmis à finalité informative
-
Le chemin escarpé de Didier Migaud, nouveau garde des Sceaux
-
Protection des lanceurs d’alerte : où en sommes-nous de l’efficacité du dispositif français face à l’évolution des récentes réformes américaines en la matière ?
-
Procès pour des messages haineux à l’encontre de suspects d’un crime : « Ce sont des appels au meurtre »
-
Délit d’administration illicite d’une plateforme en ligne : la première affaire poursuivie se solde par une requalification
Sur la boutique Dalloz
Code de procédure pénale 2025, annoté
06/2024 -
66e édition
Auteur(s) : Coralie Ambroise-Castérot; Pascal Beauvais; Maud Léna