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Les promesses de Thomas Kruithof, 2022 - Droit public, Institutions locales et cinéma

« Il n’y a pas de plus beau mandat que celui de maire » déclare le personnage d’Isabelle Huppert dans le film Les Promesses. Si cette phrase pourrait aisément se placer comme amorce d’un cours d’administration territoriale, le réalisateur prend au contraire le pari de dépasser l’intérêt de niche que cela peut créer chez des juristes, et d’en faire un vrai sujet de cinéma à destination du grand public.

Le cinéma est souvent la projection du réel, témoin de son époque, d’une pensée, d’un climat social ou politique. Il cherche parfois aussi à renouveler le regard sur une thématique a priori connue du spectateur. C’est donc la proposition du long-métrage Les Promesses que de projeter la vie politique locale sur grand écran. Le spectateur peut pourtant se sentir lassé : soit parce qu’aveuglé par la sur-proposition sur les élections au cinéma, particulièrement sous l’angle américain (par ex., Des hommes d’influence, B. Levinson, 1997 ; Les marches du pouvoir, G. Clooney, 2011) ou guère convaincu : n’est-ce finalement pas au genre du documentaire de rattacher ces questions techniques ? Il peut aussi se sentir suffisamment informé : grâce aux saisons de la série Baron Noir, tous les aspects mais surtout toutes les aspérités possibles du mandat local et national semblent avoir été abordées de manière fictionnelle.

Toutefois, au-delà du spectateur renseigné cinématographiquement, le spectateur est avant tout un citoyen déjà excédé : il est vrai que la question du désintérêt pour les élections présidentielles occupe largement le débat public ces dernières semaines et que l’abstention ne cesse de battre des records...

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