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La « République du post-it » coûte « un pognon de dingue »

Opacité des commandes, mauvais contrôle des prestations, coûts faramineux, souffrance des fonctionnaires, influence indue sur les politiques publiques… Un rapport du Sénat recommande de repenser entièrement le recours de l’État aux consultants.

par Marie-Christine de Monteclerle 22 mars 2022

Un « pognon de dingue », c’est, selon Éliane Assassi paraphrasant ironiquement Emmanuel Macron, ce que coûte à l’État le recours aux cabinets de consultants. La présidente du groupe communiste du Sénat était la rapporteure de la commission d’enquête relative à l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques. Son rapport, rendu public le 17 mars – et adopté à l’unanimité des membres de la commission d’enquête appartenant à tous les groupes, souligne-t-elle – évalue le coût de ces conseils à plus d’un milliard d’euros par an. Un montant probablement sous-estimé, relève la sénatrice, car la commission d’enquête n’a interrogé que 10 % des opérateurs (ceux dont le budget est le plus important).

Le recours aux cabinets de conseil n’est pas un phénomène nouveau. Mais le rapport pointe une « inquiétante banalisation ». Les dépenses en la matière ont plus que doublé pendant le quinquennat, affirment les sénateurs. Cette hausse concerne particulièrement les prestations les plus sensibles, le conseil en stratégie et organisation (multiplié par 3,7 depuis 2018). Les commandes de conseil sont facilitées par une multiplication des accords-cadres, provoquant un effet « presse-bouton ».

Des agents publics en souffrance

Le tout se fait, dénonce le rapport, dans une grande opacité. L’État lui-même semble peiner à recenser les contrats. Et parfois, la prestation...

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