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Fausse déclaration intentionnelle et souscription du contrat d’assurance

Si à l’occasion de la souscription d’un contrat d’assurance, l’assuré doit répondre exactement aux questions posées par l’assureur, la Cour de cassation précise que le juge peut prendre en compte les déclarations faites par l’assuré à sa seule initiative ou à l’occasion d’un échange téléphonique ayant abouti à la conclusion du contrat, pour apprécier l’existence d’une fausse déclaration intentionnelle.

par T. de Ravel d'Esclaponle 12 janvier 2011

Le contrat d’assurances est souvent considéré comme un contrat de bonne foi (B. Beignier, Déclaration des risques et bonne foi dans le contrat d’assurance, D. 1996. Jur. 56 ). L’information, spécialement à la charge de l’assuré, y est donc cardinale. L’article L. 113-2, 2°, du code des assurances en est le parfait reflet. L’assuré est obligé « de répondre exactement aux questions posées par l’assureur, notamment dans le formulaire de déclaration du risque par lequel l’assureur l’interroge lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances qui sont de nature à faire apprécier par l’assureur les risques qu’il prend en charge ». En d’autres termes, c’est, au moins en principe, la compagnie d’assurance qui interroge, et l’assuré qui répond, le premier fixant le périmètre des informations sollicitées du second. Néanmoins, il ne faudrait pas que ce système conduise à des résultats trop défavorables pour l’assureur. C’est exactement à cette problématique que répond cette décision rendue, par la deuxième chambre civile, le 16 décembre 2010.

Les faits sont classiques. Un accident de la circulation impliquant un véhicule terrestre à moteur était survenu. L’assureur du conducteur avait été contraint d’indemniser le passager des divers préjudices subis. Ayant par la suite eu connaissance de ce que l’assuré avait délivré plusieurs fausses déclarations,...

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