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Au procès Libye : avant les réquisitions, l’heure des parties civiles

Après plus de deux mois d’audience sur le « financement libyen », les parties civiles viennent de plaider devant les magistrats de la 32e chambre correctionnelle du Tribunal judiciaire de Paris.

par Gabriel Thierry, Journalistele 26 mars 2025

Dernière ligne droite pour le procès du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. Avant les réquisitions, les magistrats de la 32e chambre correctionnelle du Tribunal judiciaire de Paris ont entendu lundi et mardi les parties civiles. Sans la plupart des prévenus, dont le premier d’entre eux, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Une absence remarquée et commentée. Signalant sa « stupéfaction » et sa « colère », Me Olivier Descamps y voit la manifestation d’un sentiment d’impunité caractéristique dans les affaires de corruption. C’est pourtant « un dossier historique », rappelle-t-il.

Des interventions qui se sont d’abord attelées à faire le bilan – positif – de l’audience, qui avait débuté au début du mois de janvier. Faisant référence au documentaire « Personne n’y comprend rien », François de Cambiaire, l’avocat de l’association de lutte contre la corruption Transparency France International, vante ainsi les mérites du débat judiciaire. « Onze semaines ont montré que dès lors que l’on analyse, décortique, on comprend tout au dossier pénal », relève-t-il. Plus précisément, sept semaines ont été spécifiquement dédiées à l’affaire libyenne, compte également Claire Josserand-Schmidt, l’avocate de l’association anticorruption Anticor.

Un temps nécessaire permettant de faire apparaître au grand jour la corruption, qui a au contraire « pour objectif d’être invisible », rappelle François de Cambiaire. Des « débats extrêmement riches », signale également Vincent Brengarth, pour l’association de lutte contre les abus des multinationales Sherpa. « Il y a des dossiers où l’on peut s’interroger sur la plus-value des débats », rappelle-t-il. Mais pour ce procès, estime-t-il, les échanges ont permis de dessiner avec « netteté » une « logique clanique » du côté des prévenus. Des mis en cause « ontologiquement dans le déni », résume l’avocat.

« La caverne d’Ali Baba de la preuve »

« La défense aura beau jeu de dire que vous n’avez pas la preuve parfaite, prévient Claire Josserand-Schmidt. Mais en manière de corruption, la preuve parfaite n’existe pas. » Et...

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