- Administratif
- Toute la matière
- > Acte
- > Bien
- > Collectivité territoriale
- > Compétence
- > Contrat et marché
- > Droit économique
- > Droit fondamental et liberté publique
- > Environnement
- > Finance et fiscalité
- > Fonction publique
- > Institution administrative
- > Pouvoir public
- > Procédure contentieuse
- > Responsabilité
- > Service public
- > Urbanisme
- Affaires
- Civil
- Toute la matière
- > Arbitrage - Médiation - Conciliation
- > Bien - Propriété
- > Contrat et obligations
- > Droit international et communautaire
- > Famille - Personne
- > Filiation
- > Loi et traité
- > Mariage - Divorce - Couple
- > Procédure civile
- > Profession juridique et judiciaire
- > Responsabilité
- > Société et association
- > Succession - Libéralité
- > Sûretés
- > Voie d'exécution
- Européen
- Immobilier
- IP/IT et Communication
- Pénal
- Toute la matière
- > Atteinte à l'autorité de l'état
- > Atteinte à la personne
- > Atteinte aux biens
- > Criminalité organisée et terrorisme
- > Droit pénal des affaires
- > Droit pénal général
- > Droit pénal international
- > Droit social
- > Enquête
- > Environnement et urbanisme
- > Etranger
- > Instruction
- > Jugement
- > Mineur
- > Peine et exécution des peines
- > Presse et communication
- > Propriété intellectuelle
- > Santé publique
- Social
- Toute la matière
- > Accident, maladie et maternité
- > Contrat de travail
- > Contrôle et contentieux
- > Droit de la sécurité sociale
- > Droit international et communautaire
- > Grève
- > Hygiène - Sécurité - Conditions de travail
- > IRP et syndicat professionnel
- > Négociation collective
- > Protection sociale
- > Rémunération
- > Rupture du contrat de travail
- > Santé publique
- > Temps de travail
- Avocat
Article
Caractère subsidiaire de l’enrichissement sans cause et administration de la preuve
Caractère subsidiaire de l’enrichissement sans cause et administration de la preuve
Dans un arrêt rendu le 10 janvier 2024, la première chambre civile de la Cour de cassation confronte le principe du caractère subsidiaire de l’enrichissement sans cause à la carence dans l’administration de la preuve de l’action principale du requérant.
par Cédric Hélaine, Docteur en droit, Chargé d'enseignement à l'Université d'Aix-Marseillele 17 janvier 2024
La première chambre civile ne rend pas un grand nombre de décisions publiées au Bulletin chaque année sur les quasi-contrats (v. ces dernières années, Civ. 1re, 2 févr. 2022, n° 20-19.728 F-B, Dalloz actualité, 10 févr. 2022, obs. C. Hélaine ; D. 2022. 278 ; 18 nov. 2020, n° 19-10.965 F-P+B, Dalloz actualité, 17 déc. 2020, obs. C. Hélaine ; 16 sept. 2020, n° 18-25.429 P, Dalloz actualité, 14 oct. 2020, obs. C. Hélaine ; D. 2020. 1837 ; ibid. 2021. 499, obs. M. Douchy-Oudot ; ibid. 657, obs. P. Hilt ; AJ fam. 2020. 596, obs. J. Houssier ). La matière est, il faut bien le dire, assez peu sujette à un contentieux de masse donnant lieu à des pourvois aussi fréquents que dans d’autres pans du droit des obligations. Aussi, l’arrêt rendu le 10 janvier 2024 qui est à la fois publié au Bulletin et aux très sélectives Lettres de chambre attire nécessairement une certaine attention.
Le pourvoi puise sa source dans un partage judiciaire entre des anciens époux jadis mariés sous le régime de la séparation de biens. Pendant la procédure de partage, l’une des parties au procès ajoute à sa demande principale fondée sur l’existence d’un prêt, en cause d’appel, une demande subsidiaire axée sur l’enrichissement sans cause. La cour d’appel saisie décide de ne pas faire droit à une telle demande en précisant que l’absence de preuve suffisante d’une obligation de restitution ne pouvait pas être contournée par une demande fondée sur l’enrichissement sans cause. La demanderesse à ladite action se pourvoit en cassation.
Son pourvoi sera rejeté en ces termes : « Ayant constaté que Mme [B] n’apportait pas la preuve du contrat de prêt qui constituait le fondement de son action principale, la cour d’appel en a exactement déduit qu’elle ne pouvait pallier sa carence dans l’administration de cette preuve par l’exercice subsidiaire d’une action au titre de l’enrichissement sans cause ». Nous allons examiner pourquoi.
Le rappel d’un principe bien établi
À titre liminaire, l’arrêt n’évoque pas une question délicate, à savoir celui du fondement applicable. On devine sans difficulté que le choix a été fait pour celui de l’article 1371 ancien et de la jurisprudence applicable à celui-ci ayant dégagé l’enrichissement dit sans cause puisque c’est cette expression qui est utilisée dans l’arrêt au point n° 5.
L’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 parle, en effet, désormais d’enrichissement injustifié aux nouveaux articles 1303 et suivants du code civil. Il faut ici se rappeler d’un arrêt rendu il y a quelques années que nous avions commenté dans ces colonnes précisant que c’est le fait ayant entraîné l’enrichissement injustifié qui commande l’application de la loi dans le temps (Civ. 1re, 3 mars 2021, n° 19-19.000 FS-P, Dalloz actualité, 19 mars 2021, obs. C. Hélaine ; D. 2021. 830 , note F. Chénedé ; ibid. 819, obs. J.-J. Lemouland et D. Vigneau ; ibid. 2022. 528, obs. M. Douchy-Oudot ; AJ fam. 2021. 301, obs. J. Casey ). L’application du droit antérieur trouve donc tout son sens.
Pour le droit ancien, la jurisprudence dégageait déjà ce que l’on pouvait appeler...
Sur le même thème
-
Réparation intégrale et chefs de préjudices
-
Panorama rapide de l’actualité « Civil » des semaines des 22 et 29 avril 2024
-
Pas de postulation en l’absence de monopole de l’avocat
-
La réparation en nature échappe au contrôle de proportionnalité
-
Prochaine édition: mardi 14 mai
-
Modification du décret sur la pratique des IVG par les sages-femmes : premier effet indirect de la constitutionnalisation de l’accès à l’avortement ?
-
Perte de chance d’éviter un accident médical : la faute du professionnel de santé n’exclut pas nécessairement l’intervention de l’ONIAM
-
L’audience de règlement amiable et césure du procès civil : comment s’approprier les nouveaux outils procéduraux ?
-
L’audience de règlement amiable et la césure. Le point de vue du magistrat
-
L’audience de règlement amiable et la césure. Point de vue de l’avocat
Sur la boutique Dalloz
Droit de la responsabilité et des contrats 2023/2024
03/2023 -
13e édition
Auteur(s) : Philippe le Tourneau; Cyril Bloch; André Giudicelli; Christophe Guettier; Jérôme Julien; Didier Krajeski; Matthieu Poumarède