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Mercredi, le principal accusé de l’attentat déjoué le 21 août 2015 dans le Thalys Amsterdam-Paris s’est défendu d’avoir voulu commettre une tuerie de masse. Il dit avoir renoncé au dernier moment à tuer des Américains, cibles qui lui avaient été désignées. Une ligne de défense ardue.
par Pierre-Antoine Souchardle 26 novembre 2020

« Comme Abaaoud m’a dit. » Répétée comme un mantra par Ayoub El-Khazzani, cette petite phrase résume à elle seule la ligne de défense de l’accusé. Abdel Hamid Abaaoud est le coordonnateur des attentats du 13 novembre à Paris. Marionnette aux mains d’Abou Omar, son surnom, Ayoub El-Khazzani a exécuté ses ordres. « Je devais attaquer les Américains et des gens de la Commission européenne », indique-t-il à la cour par le truchement d’une interprète. Abaaoud lui aurait assuré qu’entre trois et cinq Américains voyageraient dans ce train.
Ayoub El-Khazzani a acheté seul en début d’après-midi son billet pour le train de 17h10 gare du Midi à Bruxelles en provenance d’Amsterdam. Il achète un cutter dans un magasin chinois près de la gare. C’est Abou Omar qui lui demande de prendre neuf chargeurs pour la Kalachnikov, soit 270 munitions, un pistolet et un couteau. Pourquoi ? « Il m’a dit, c’est comme ça au Sham (en Syrie, ndlr). »
Ayoub El-Khazzani n’était pas du genre à poser des questions à Abaaoud. À l’entendre, l’homme l’a hypnotisé. Un serpent Kaa (le serpent hypnotiseur dans Le livre de la Jungle, version Walt Disney, ndlr) de l’État islamique. « C’est lui qui décidait pour moi de ma vie. Je ne posais pas de questions. »
Leurs routes se sont croisées en Syrie. Une scène dans ce pays l’aurait marquée, le bombardement d’une mosquée par les forces internationales contre l’État islamique. Les deux hommes ont quitté la Syrie pour la Belgique via la Grèce, les Balkans. Presque deux mois d’une route commune.
Une fois l’attentat décidé, le lundi 17 août, il ne lui a pas demandé comment reconnaître les cibles. « Ce qu’il m’a dit, c’est qu’il y avait des membres de la Commission européenne. » Ce qui étonne le président Franck Zientara. « Il m’a dit de prendre le train à l’heure. Tu vas être avec des gens de la Commission européenne et des soldats américains. » Un peu plus tard, il ajoutera : « Jusqu’à aujourd’hui, je ne sais toujours pas ce que cela signifie, la Commission européenne. »
Une fois dans le train, le plan ne va pas fonctionner. Il voit des hommes, des femmes, des personnes âgées. Il hésite, dit-il à la cour. Doit-il commettre cet attentat ? « J’ai pris la décision d’attaquer les soldats américains. » À sa sortie des toilettes, où il s’est équipé, il tombe sur deux passagers mais ne se souvient que de celui sur lequel il a tiré, Mark Moogalian. Ce dernier s’était emparé de l’AK47 avant de s’effondrer, touché par une balle dans le dos.
Il ramasse son arme, s’avance vers les trois Américains. Il les a identifiés un peu plus tôt parce qu’ils parlaient anglais. « Je n’ai pas pu tirer », faisant comprendre à la cour que se livrait en son for intérieur un autre combat : celui d’exécuter ou non sa mission. Sa ligne de défense est la suivante : il aurait décidé au dernier moment de ne pas passer à l’acte.
Une ligne de défense ténue. Son arsenal lui aurait permis de tuer près de trois cents personnes, selon un policier entendu mardi par la cour. A-t-il voulu commettre un attentat de masse ? La question lui est posée à plusieurs reprises et le sera plusieurs fois par les deux avocats généraux. « Mon but, c’était pas de tuer des gens qui n’ont rien à voir avec les coalisés. » Autant de munitions pour tuer trois personnes, cela intrigue, forcément. Comme sur le fait qu’il ne connaissait pas les intentions d’Abaaoud en Europe.
« Vous continuez à nier que votre intention était une tuerie de masse », l’a attaqué l’un des deux avocats généraux, qui rappelle qu’en Syrie, Abdel Hamid Abaaoud cherchait des volontaires pour commettre des attentats à Paris. « Je n’ai pas besoin de vos aveux pour requérir votre condamnation. Mais ce dont on a besoin ici, aujourd’hui, c’est de mesurer votre degré de sincérité pour savoir ce qu’il adviendra de vous après ce procès. À chaque fois qu’on vous pose des questions gênantes sur votre parcours, sur votre relation avec Abdel Hamid Abaaoud, ma conviction est que vous êtes tout, sauf sincère. »
Puis, le coup de massue. En garde à vue, les enquêteurs lui demandent s’il a des informations sur des projets d’attentats en France, il répond qu’il ne sait pas. « Si vous aviez révélé ce que tous les services d’enquête européens ignoraient le 25 août, à savoir qu’Abdel Hamid Abaaoud n’était plus en Syrie mais dans une planque avec des complices à Bruxelles, il n’y aurait pas eu cent trente morts à Paris. »
Sur le procès de l’attentat du Thalys, Dalloz actualité a également publié :
• Attentat du Thalys : examen de personnalité des quatre accusés, par Pierre-Antoine Souchard le 18 novembre 2020
• « C’était le 21 août 2015 », le face-à-face des passagers avec l’assaillant du Thalys, par Pierre-Antoine Souchard le 24 novembre 2020
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