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Déni de service distribué et passerelle en ligne : l’organisation d’une bande désorganisée

Le fait de procurer à la communauté des Anonymous une passerelle webIRC, qui permet aux nouvelles recrues néophytes de communiquer et de préparer le lancement de leur prochaine cyberattaque, consomme l’infraction d’entente en vue d’entraver un système de traitement automatisé de données.

par Warren Azoulayle 24 novembre 2017

Qu’il s’agisse de sa lutte contre l’Église de la scientologie par une série d’attaques du projet « Chanology », de l’opération « Payback » visant principalement les sociétés Mastercard et Visa en raison des fonds gelés de Wikileaks, ou encore plus récemment de l’opération #OpCharliehebdo qui aspirait à assiéger des sites à caractère terroriste, la nébuleuse Anonymous marque généralement son passage d’une action délictuelle qu’est le déni de service distribué, ou Distribued Denial of Service (DDoS selon l’acronyme anglais). L’un des nombreux modes opératoires consiste à perturber, voire à bloquer, le fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données (STAD) par un envoi profus de requêtes d’intervenants à un instant prédéfini.

En l’espèce, le titulaire d’un espace d’hébergement voyait son serveur utilisé comme passerelle web de discussion relayée par internet (IRC) dédiée à une opération du nom de « GreenRights » et initiée contre l’utilisation du nucléaire comme énergie « dangereuse et non contrôlée ». Par le truchement de la webIRC, les internautes convenaient du moment et des modalités de l’offensive lancée contre le portail Internet d’un Opérateur d’importance vitale (OIV) dont l’ensemble des sites devenait indisponible après plusieurs vagues massives et simultanées d’envois de messages.

Poursuivi devant le tribunal correctionnel du chef de participation à une entreprise établie en vue de la préparation du délit d’entrave d’un STAD, il était relaxé faute d’intention de participer à ces attaques ou d’en faciliter la réalisation. Sur appel du parquet, les juges du second degré...

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