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La langue corse ne doit plus être « un tabou au sein du prétoire »

Lors de la rentrée solennelle du tribunal de grande instance d’Ajaccio, le bâtonnier Jean-François Casalta a appelé la juridiction à réfléchir à la place de la langue corse dans le prétoire et appelé les avocats corses « à parler d’une même voix ».

par Anne Portmannle 27 janvier 2016

« Les efforts de tous seront indispensables pour rechercher les voies et moyens de donner à notre langue la possibilité de vivre dans l’espace public judiciaire », a déclaré le bâtonnier d’Ajaccio lors de l’audience de rentrée qui s’est tenue au tribunal, le 20 janvier. Mais l’avocat, se défend, en dépit de son engagement au sein du mouvement Femu a Corsica et de la présence à l’audience des présidents du conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse, Gilles Siméoni et Jean-Guy Talamoni, de tout propos politique. « Cela peut être perçu comme une revendication politique, mais ce n’est pas mon but de faire de la politique dans le prétoire. La langue corse n’est pas l’apanage des nationalistes ». Il l’avait dit dans son discours qui comportait des phrases dans les deux langues : « L’utilisation de notre langue peut se faire de manière apaisée, sans que cela ne soit perçu, par les hommes et les femmes de bonne volonté, comme un défi ».

La langue locale dans le prétoire

« Ce que je voudrais, c’est que la langue corse ne soit plus un tabou au sein du prétoire ». Le bâtonnier concède cependant qu’il y a peu de corsophones qui ont une réelle maîtrise de la langue parmi les magistrats et même parmi les avocats. « Je connais peu de confrères qui seraient capables de tenir une plaidoirie complète en langue corse, notamment pour les dossiers complexes », dit-il.

Même si le taux de transmission de la langue corse au sein des familles natives de l’île n’avoisine que 2 % contre 85 % au...

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