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Procès en révision : la justice vertigineuse

La cour d’assises d’appel du Gard examine, depuis hier, le cas d’Aberrahim El Jabri et d’Abdelkader Azzimani, condamnés deux fois à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’Abdelaziz Jhilal, en 1997, à Lunel. En mai 2013, la Cour de révision de la Cour de cassation a annulé l’arrêt. Depuis, deux autres hommes ont été reconnus coupables des faits par la cour d’assises de l’Hérault.

par Marine Babonneaule 1 juillet 2014

« Je n’ai pas le moindre doute, ils sont coupables ». L’un des avocats de la partie civile, Bruno Ferri, en assénant ces propos à l’ouverture du procès en révision d’Abdelkader Azzimani et d’Aberrahim El Jabri, a-t-il mesuré l’incongruité de ses propos ? Car il a suffi d’écouter Errol Fargier, unique témoin à charge de cette affaire, celui qui en 1997 avait déclaré avoir formellement reconnu les deux hommes sur les lieux du crime – pas une fois, pas deux fois mais quatorze fois – avant de se rétracter en 2008, pour entrevoir avec horreur la fragilité d’une justice en mal de coupables. Hier, donc, Errol Fargier a débité ses incohérences, ses absurdités, ses délires à la barre. Ce petit bonhomme aux cheveux gris affirme d’un trait : « Pour moi, c’était hier. Dimanche 21 décembre 1997, sur le coup de 14 heures, j’étais amené à ramener l’un de mes chiens, en direction de Lunel. J’étais arrêté à un croisement, je...

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