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Voter aux élections, la galère des prisonniers

Face au difficile accès au droit de vote par les détenus, l’association Robin des lois mène diverses actions pour que des bureaux de vote soient installés dans les prisons.

par Caroline Fleuriotle 20 janvier 2017

« Le fait de permettre aux détenus de voter, c’est l’une des meilleures façons de lutter contre la radicalisation », assure François Korber, délégué général de Robin des lois. Or, d’après cette association, si « 50 000 détenus ont conservé leur droit de vote », « dans la pratique seuls 4 % peuvent effectivement voter » (au 1er décembre 2016, on comptait 69 012 personnes écrouées détenues).

Il est difficile d’obtenir des chiffres sur l’exercice du droit de vote des personnes incarcérées. Contactée, la Chancellerie rappelle seulement que, pour les élections municipales de mars 2014, 519 détenus ont voté par procuration et 54 ont bénéficié d’une permission de sortir. Comment expliquer une si faible participation ? Dans son rapport d’activité 2013, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté évoque de nombreux témoignages concernant des difficultés à obtenir une permission de sortir ou à désigner une personne pour voter par procuration. « Par ailleurs, les documents personnels tels que carte d’électeur et carte d’identité sont généralement placés à la fouille ou confiés au greffe ; il arrive que leur récupération soit refusée ou nécessite un délai important qui, pour peu que l’autorisation de sortir soit donnée avec un faible préavis, annule la possibilité effective de voter », précise-t-il.

Un travail interministériel...

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