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La CIIVISE, des recommandations qui divisent

Moins d’un an après sa création, la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites sur les enfants (CIIVISE) formule trois recommandations tendant à protéger l’enfant victime d’inceste et le parent qui tente de l’éloigner de son agresseur.

par Salomé Papillonle 29 novembre 2021

Le 23 janvier 2021, le président de la République a annoncé la création d’une commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites sur les enfants (CIIVISE). Dès lors, deux objectifs lui ont été assignés : « Connaître et faire connaître l’ampleur des violences sexuelles faites aux enfants et leurs mécanismes et y sensibiliser la société ainsi que les professionnels au contact des enfants », et « Formuler des recommandations pour renforcer la culture de la prévention et de la protection dans les politiques publiques ».

Le 27 octobre 2021, la CIIVISE rendait son premier avis. S’attardant sur une situation bien précise, la commission met en lumière l’existence de mères qui après avoir porté plainte pour des faits d’inceste, décident d’éloigner leur enfant du contexte familial et se voient alors poursuivies pour non-représentation d’enfant ou retirer la garde au profit du père suspecté de violences sexuelles incestueuses.

De terribles citations parsèment l’avis rendu par la commission. Les mots sont posés, le drame est exposé. La volonté de dévoiler la réalité crue conduit la CIIVISE à redonner une voix à ceux que l’on n’écoute pas : aux enfants qui dénoncent (« papa, il a mis un doigt dans mon zizi », « c’est normal ou pas que mon papa fasse tourner ma nénette autour de son doigt et qu’il m’oblige à retirer ma culotte pour dormir ? », « papa m’a fait des chatouilles dans les fesses, le soir, je suis triste, très très triste ») et aux parents qui résistent (« pour la sécurité des enfants, je vais bientôt devoir prendre la responsabilité d’être en délit de non-représentation...

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