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Présumées coupables

À l’hôtel de Soubise, les Archives nationales proposent une passionnante exposition sur la criminalité au féminin, à partir de plus de 300 documents de procédure. L’événement s’accompagne d’un ouvrage de référence. 

par Thibault de Ravel d’Esclaponle 16 janvier 2017

Les Archives nationales avaient déjà par le passé démontré, non seulement leur intéressante capacité à organiser une exposition à partir du matériau juridique, mais également combien celui-ci peut se révéler une pièce muséographique puissante. Ces témoins de notre histoire légale que sont les archives, le plus souvent pluriséculaires, donnent à lire, bien évidemment, mais aussi à voir. L’archive, la minute et le procès-verbal procurent, comme l’avait fait observer Arlette Farge, un « effet de réel » saisissant « qu’aucun imprimé, si méconnu soit-il, ne peut susciter » (A. Farge, Le goût de l’archive, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 1989, p. 12). Le « tremblé de l’archive » (ibid., p. 36), toujours selon l’historienne, continue de fasciner. Hier, on exposait « des minutes qui font l’histoire », à partir de cinq siècles d’archives notariales à Paris. Le quotidien de la capitale y reprenait vie. Aujourd’hui, ce sont cinq siècles d’archives criminelles qui sont observées à la loupe, habilement mises en scène à travers un parcours bien construit. Il faut donc se rendre à cette exposition, Présumées coupables. 14e – 20e siècles, située dans l’écrin de l’hôtel de Soubise, qui tend à prêter une voix à ces femmes criminelles, de la fin du Moyen-Âge au XXe siècle, et plus précisément jusqu’à la période de la Libération.

Comme le...

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