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Procès Carlos : « je regrette de ne pas avoir tué des gens que j’aurais dû tuer »

Le terroriste Carlos est jugé devant la cour d’assises spécialement composée pour assassinats, tentative d’assassinats, dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes, port et transport de matériel de guerre en relation avec une entreprise terroriste.

par Marine Babonneaule 14 mars 2017

Il semble que tout soit infini dans cette affaire. Carlos est en prison depuis vingt-deux ans, six mois et vingt-six jours. Il a déjà été condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité. Depuis hier, il comparaît – et ce, pendant trois semaines – devant la cour d’assises spécialement composée pour l’attentat contre le Drugstore Saint-Germain qui avait fait 2 morts et 34 blessés. C’était en 1974, il y a quarante-trois ans. Sur la liste des victimes, une femme née en 1878. Au gré d’un parcours procédural byzantin à travers lequel les témoignages se fanent et se contredisent avec parfois vingt ans d’écart, Carlos, alias Ilich Ramirez Sanchez, a été mis en examen presque quinze ans. Alors, hier, l’ancien terroriste vénézuélien s’est fait maître du temps et de la parole.

Il est impeccable. Veste noire, pochette bordeaux, sacoche en cuir dans laquelle il a glissé des tas de documents, cheveux ras et moustache blanche. Le « chacal » lève le nez vers les bancs de la presse et salue de la main, en souriant. Devant lui, ses cinq avocats. Il en a d’autres, assure-t-il, mais ils n’ont pas pu venir, « cette salle d’assises étant trop petite ». Une « manipulation de la justice », selon lui. Il veut d’ailleurs voir un « expert médical » car son épaule lui fait mal et il doit prendre des notes. De l’autre côté du prétoire, cinq dessinateurs s’affairent. Les journalistes tendent l’oreille car l’accent sud-américain rend certains propos incompréhensibles. «...

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