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Procès du garde des Sceaux devant la CJR : « Je n’ai fait que suivre les conseils de mon administration »

En ce deuxième jour d’audience devant la Cour de justice de la République (CJR), les premiers témoins se sont succédé à la barre. En début de semaine prochaine, ils seront vingt-trois à y avoir défilé.

par Antoine Bloch, Journalistele 8 novembre 2023

« Je découvre un monde qui m’est totalement étranger. […] Je découvre [aussi] ce qu’est mon administration, […] avec [sa] langue un peu technocratique… ». Voici que le garde des Sceaux, qui dénonçait la veille un « procès en illégitimité », en fait des tonnes sur son inexpérience lors de son arrivée à la Chancellerie, en juillet 2020 : d’ailleurs, « Dominique Perben a écrit qu’il lui avait fallu six mois avant de maîtriser un peu les choses ». Il s’agit pour lui, on l’aura bien compris, de sous-entendre qu’il n’avait pas encore saisi tous les raffinements de la maison au moment où il a signé, au travers de la plume de sa directrice de cabinet, la saisine de l’inspection générale de la justice (IGJ) visant le juge Levrault, moins de quatre semaines après sa prise de fonctions. D’ailleurs, « je me fais guider par mon administration, [dont] je sais une chose, c’est qu’elle se doit d’être loyale à son ministre. J’ai toujours dit que je n’avais fait que suivre les conseils de mon administration, et je n’ai jamais pensé qu’elle puisse me proposer des choses en dehors des clous ». Par exemple, « le “bureau de déontologie” […] dit très clairement que l’enquête administrative doit être ordonnée. Et moi, je débarque hein, je le rappelle ». Plus tard, il ajoutera cependant : « Je ne veux pas me défausser sur des gens qui ont été à mes côtés, […] de bonne foi, […] loyaux. […] Je n’ai pas envie de dire ça, ce serait trop facile. Bref, « politiquement, cette responsabilité, je veux bien l’assumer. Mais pénalement, non ».

S’agissant des trois magistrats du parquet national financier (PNF), la même ligne de défense se dessine. Au moment du ramdam autour de la fameuse « enquête 306 », laquelle avait consisté à éplucher les « fadets » de plusieurs avocats, dont « EDM », Nicole Belloubet qui avait ordonné une inspection de fonctionnement. Or, « [cette] enquête...

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