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Procès Lagarde : relaxe requise pour « un mauvais choix politique »

Le parquet a requis hier la relaxe à l’encontre de l’ancienne ministre de l’économie. Elle est jugée par la Cour de justice de la République pour négligence ayant entraîné un détournement de fonds public par des tiers dans l’arbitrage Tapie. Elle encourt un an de prison et 15 000 € d’amende.

par Marine Babonneaule 16 décembre 2016

Un ministre peut-il être responsable pénalement pour « une erreur d’appréciation », « une faute politique » ? Non, selon le parquet qui a requis, hier, la relaxe de Christine Lagarde. Les incongruités de ce procès n’ont jamais été aussi justement relevées que par le procureur général près la Cour de cassation Jean-Claude Marin et l’avocat général Philippe Lagauche. La partition n’était pas si aisée : dans le dossier Lagarde, le ministère public avait requis le non-lieu. De fait, il n’y a point eu d’accusation pendant les cinq jours d’audience. Il restait néanmoins à démontrer que l’actuelle patronne du FMI n’avait pas commis de négligence dans la gestion de l’arbitrage Tapie-Adidas – 403 millions d’euros –, qui serait à l’origine d’un détournement de fonds. « Au terme de cette audience au cours de laquelle rien, de ce qui pèse à charge ou à décharge de l’éventuelle responsabilité pénale de Mme Christine Lagarde dans cette affaire complexe, n’aura été laissé dans l’ombre, parachevant ainsi plus de cinq ans et demi d’information judiciaire confiée à trois membres de la Cour de cassation composant la commission d’instruction de la Cour de justice de la République, il me paraît que ces débats, riches et utiles, n’ont apporté aucun élément propre à fonder une modification de l’analyse proposée dans les réquisitions définitives aux fins de non-lieu que le ministère public a établies le 18 septembre 2015 », a lancé Jean-Claude Marin. Certes, le dossier recèle encore des « questionnements » mais ils ne pèsent pas grand-chose face à une accusation « bien faible, voire incantatoire ». « Atypique » donc, ce procès. Pas d’accusation, une juridiction d’exception saisie avant même les juges de droit commun « sur la base d’un signalement de divers députés », une cour d’ailleurs composée de parlementaires, une qualification juridique qui n’a cessé de varier lors de l’instruction…

Christine Lagarde, ministre de l’économie, aurait commis une double négligence en donnant le feu vert à la procédure d’arbitrage en 2007 et, une fois la...

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