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Trois mis en examen au procès Lagarde

La Cour de justice de la République (CJR) a entendu, hier, les témoins cités par le parquet. Christine Lagarde est jugée pour détournement de fonds public commis par un tiers résultant de sa négligence. Elle encourt un an de prison et 15 000 € d’amende.

par Marine Babonneaule 15 décembre 2016

Trois mis en examen étaient convoqués hier par la Cour de justice de la République pour témoigner au procès de Christine Lagarde. L’ancien directeur de cabinet de la ministre, Stéphane Richard, l’ex-directeur du Consortium de réalisation (CDR), Jean-François Rocchi et le directeur de l’Établissement public de financement et de restructuration (EPFR) de l’époque, Bernard Scemama. Ils ont tous les trois en commun d’être mis en cause pour escroquerie en bande organisée et pour complicité de détournement de fonds dans le volet non ministériel de l’arbitrage Tapie-Adidas. Voilà encore une bizarrerie de ce procès, que n’avait pas manqué de soulever l’avocat de Christine Lagarde, lundi, à l’ouverture de l’audience. La patronne du FMI peut-elle être jugée pour négligence dans ce dossier alors que le détournement de fond n’existe peut-être pas ? Autre incongruité, celle de demander à des mis en examen de témoigner à un procès qui peut facilement agir en leur défaveur.

Stéphane Richard ne s’est pas présenté hier à l’audience. Il était le plus attendu. Et c’est l’avocat de l’actuel patron d’Orange, dont le rôle dans la mise en place de l’arbitrage Tapie est essentiel (V. Dalloz actualité, 14 déc. 2016, art. M. Babonneau isset(node/182295) ? node/182295 : NULL, 'fragment' => isset() ? : NULL, 'absolute' => )) .'"'>182295), qui est venu expliquer son absence : son client ne peut à la fois invoquer le droit de se taire et dans le même temps témoigner devant une cour au risque de s’auto incriminer. Cela paraît logique. Mais ça ne plaît pas à la Cour qui refuse, après délibération, que son avocat lise à la barre une lettre expliquant sa défection. L’agence de communication de Stéphane Richard a pensé à tout : avant même que la présidente n’annonce sa décision, la lettre de cinq pages a été transmise à la presse.

Au tour de Jean-François Rocchi, alors patron du CDR. Il est prêt à prêter serment. Lui aussi a un rôle important dans cette affaire. Il est présent à l’Élysée, avec Stéphane Richard, lorsqu’il est évoqué en 2007 la mise en place d’un arbitrage et, plus tard en 2008, lorsqu’il faut décider d’actionner ou...

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