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Violences policières : « On sait bien que le même dossier sans vidéos serait allé au classement »
Violences policières : « On sait bien que le même dossier sans vidéos serait allé au classement »
Au tribunal judiciaire de Paris, la 10e chambre correctionnelle consacre (au moins) un jour par mois aux infractions commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique (PDAP). La semaine dernière, un jeune gardien de la paix comparaissait pour deux séries de violences volontaires. Il a été condamné à dix mois de sursis probatoire et cinq ans d’interdiction de porter une arme.
par Antoine Bloch, Journalistele 22 mars 2023

Nous sommes en novembre 2021. Dans une rue du quartier de la Goutte d’Or (XVIIIe arrondissement), neuf policiers de la brigade territoriale de contact « constatent un attroupement d’individus » à proximité de ce qu’ils considèrent comme un « point de deal », et procèdent à leur contrôle. Un peu à l’écart se trouve Anasse A., un étudiant de 19 ans. Il est sommé de se joindre au groupe, mais l’opération tourne court. Les fonctionnaires remontent dans leurs véhicules et s’apprêtent à quitter les lieux lorsqu’Allan G., un gardien de la paix de 23 ans, entend Anasse A. faire allusion à sa mère. Il redescend illico de la Megane et attrape l’étudiant par le col. « Je le mets sur le trottoir, parce qu’il y a un vélo qui manque de le percuter », explique-t-il à la barre : « Ensuite, j’entends du bruit derrière moi, et c’est là que j’ai la mauvaise idée de l’emmener dans un hall ». Au cours de ce huis-clos, poursuit le même, « il me repousse, ma tête bouge et c’est là que je donne une percussion à l’individu pour qu’il puisse lâcher sa prise ». « Faisant preuve de discernement », il part finalement sans relever la moindre infraction, et notamment pas d’outrage. De retour au service, il rédige un « évènement », autrement dit une main courante, précisant que l’incident a été « réglé sur place », et qu’il s’est contenté de « repousser main ouverte » Anasse A., puis que ce dernier « s’est cogné la tête ».
Sauf que… ce n’est pas du tout comme cela que les choses se sont passées. Des investigations qui ont suivi la plainte de l’avocat d’Anasse A. auprès du service de déontologie, de synthèse et d’évaluation (SDSE), il ressort qu’aucun des collègues d’Allan G. n’a entendu les propos en question. Mais aussi que sur les images de la « PZVP » [plan zonal vidéo-protection], on peut voir Anasse A. pris en chasse par deux policiers, dont l’un est armé d’une matraque télescopique, et l’autre d’une « gazeuse ». Enfin, qu’il est traîné de force dans le fameux hall, dans lequel se trouve une autre caméra : plaqué contre un mur, du gaz plein les yeux, il « met son bras droit devant lui pour se protéger », estime l’inspection générale (IGPN), puis reçoit deux coups de poing « d’une extrême violence ». Le lendemain, un médecin généraliste constate sur Anasse A. de multiples blessures, notamment une déformation de l’hémiface droit et une contusion du gril costal gauche. Finalement, l’unité médico-judiciaire (UMJ) retient vingt-et-un jours d’ITT. Confrontés aux bandes par l’IGPN, les collègues d’Allan G. eux-mêmes ont estimé que les images étaient « accablantes », et qu’il avait « fait n’importe quoi ». Ce qui lui vaut de comparaître pour violences volontaires par PDAP avec ITT supérieure à huit jours (5 ans et 75 000 € encourus, C. pén., art. 222-12).
« Le problème, c’est que je prends trop les choses...
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