Accueil
Le quotidien du droit en ligne
-A+A
Article

Vice caché : l’intermédiaire doit être plus vigilant que l’acheteur

S’il ne peut être exigé d’un acheteur profane qu’il recoure aux services d’un spécialiste pour se convaincre de l’absence de vice de l’immeuble, il appartient au contraire à l’agent immobilier de vérifier au-delà des apparences le descriptif des annonces qu’il publie.

par G. Forestle 28 novembre 2011

Le présent arrêt rappelle des solutions bien établies.

Un bien immobilier est acquis par l’intermédiaire de trois agents immobiliers mandatés par le vendeur. Des désordres se révèlent, affectant le chauffage et la charpente. L’acquéreur assigne alors le vendeur en garantie des vices cachés et les intermédiaires en responsabilité.

Les juges du fond le déboutent des deux demandes. S’agissant de l’action en garantie, les magistrats décident que l’acheteur est tenu d’un devoir minimal de vigilance qui lui impose de visiter sérieusement les lieux et de s’adjoindre un homme de l’art pour le cas où il ne disposerait pas personnellement des compétences techniques nécessaires pour apprécier l’état de l’immeuble. S’agissant de l’action en responsabilité, l’arrêt retient qu’il n’appartient pas à l’agent immobilier de vérifier au-delà des apparences le descriptif des annonces qu’il publie pour rechercher des acheteurs.

La décision est censurée sur les deux points.

Au visa de l’article 1642 du code civil, la haute juridiction rappelle qu’il ne peut être exigé d’un acheteur profane qu’il recoure aux services d’un spécialiste pour se convaincre de l’absence de vice de l’immeuble. La solution, déjà acquise (Civ. 3e, 3 mai 1989, D. 1990. Jur. 117, note O. Tournafond ;...

Il vous reste 75% à lire.

Vous êtes abonné(e) ou disposez de codes d'accès :