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Un juré en correctionnelle : trois mois de prison avec sursis requis

Hier, un juré comparaissait devant le tribunal correctionnel de Meaux pour, en 2010, avoir violé le secret du délibéré lors d’un procès aux assises de Seine-et-Marne. L’homme âgé de 44 ans encourt un an de prison et 15 000 € d’amende. Le parquet a requis une peine de trois mois de prison avec sursis.

par Marine Babonneaule 18 octobre 2013

Peut-on violer la loi au nom d’un intérêt que l’on estime supérieur, en son âme et conscience ? Hier, le tribunal correctionnel de Meaux, dans sa rotonde arborée, avait à examiner cette question quasi philosophique. À la barre, Thierry Allègre, chef cuisinier qui a osé briser un tabou suprême : en 2010, à la suite d’assises en appel ayant condamné un homme accusé de viols sur mineure, il parle à la presse. Dans un article paru dans Le Parisien, il explique pourquoi, selon lui, la présidente de la cour a influé sur le cours du délibéré, en refusant notamment tout vote blanc et en organisant un vote à mains levées. Résultat : après un premier tour de table donnant l’acquittement, c’est une peine de cinq ans de prison à laquelle a été condamné Bernard L…

« Il aurait été acquitté »

« Vous reconnaissez les propos parus dans la presse ? », a interrogé, hier, le magistrat. « Tout à fait (…) Je suis un républicain convaincu », a répondu l’homme à l’imper noir. Il poursuit son récit des huit heures de délibéré de 2010. « La présidente nous dit “Je ne veux pas de vote blanc”… Mince. À l’époque je n’avais pas beaucoup de notions de droit. Et je me suis retrouvé avec ce poids sur les épaules ». Et ce n’est pas terminé, selon lui. La magistrate aurait demandé à chacun des jurés « de s’expliquer »...

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