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Rupture du contrat de transport : contrat type versus droit de la concurrence

La Cour de cassation écarte, pour apprécier le délai de préavis applicable à la rupture d’un contrat de transport, le texte général de l’article L. 442-6, I, 5°, du code de commerce qui sanctionne la rupture brutale d’une relation commerciale établie, au profit du contrat type applicable au contrat de transport en cause dans le silence des parties.

par X. Delpechle 12 octobre 2011

L’article L. 442-6, I, 5°, du code de commerce sanctionne la rupture brutale d’une relation commerciale établie, obligeant le partenaire à l’origine de la rupture à respecter un délai de préavis dont la durée peut être fixée par un accord interprofessionnel, voire par un arrêté du ministre de l’économie et par référence aux usages ; au demeurant, les premiers sont peu nombreux et les seconds inexistants. On connaît la volonté de la jurisprudence de donner un vaste champ d’application à cette disposition essentielle du droit des pratiques restrictives de concurrence. La Cour de cassation ne souhaite, en effet, en rien la cantonner aux rapports nés de la grande distribution, même si il est vrai qu’elle a pour vocation première d’endiguer les déréférencements abusifs pratiqués par les centrales d’achat au détriment des fournisseurs. Elle a ainsi appliqué cette disposition à une fourniture de prestation de services (Com. 23 avr. 2003, Bull. civ. IV, n° 57 ; D. 2003. Somm. 2433, obs. Ferrier ; ibid. AJ 1434, obs. Chevrier ; JCP E 2003, n° 47, p. 1866, obs. Decocq ; ibid. n° 51-52, p. 2065, note Mainguy ; CCC 2003, n° 107, obs. Malaurie-Vignal).

Qu’en est-il du transport ? La cour régulatrice a déjà eu l’occasion de répondre par la négative (Com. 22 janv. 2008, Bull. civ. IV, n° 12 ; D. 2008. AJ 412, obs. Delpech ; RTD com. 2008. 618, obs. Bouloc ; RLC avr.-juin 2008. 33, obs. Behar-Touchais ; RD...

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