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L’opposition à une convention ou un accord collectif est un acte réceptice

L’acte d’opposition à l’entrée en vigueur d’une convention ou d’un accord collectif formulé par des organisations syndicales ayant recueilli la majorité des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles doit, pour produire effet, être reçue par l’organisation signataire avant l’expiration du délai d’opposition, et non simplement adressée dans ce délai.

par Julien Cortotle 25 janvier 2017

Faisant écho à la loi n° 2004-391 du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social, la loi n° 2008-789 du 20 août 2008 a consacré d’une manière générale la validité des stipulations collectives conclues par des syndicats représentatifs mais minoritaires en audience, dès lors que ceux-ci représentent au moins 30 % des suffrages exprimés aux dernières élections professionnelles. Il convient cependant que les accords ainsi signés ne fassent ensuite pas l’objet d’une opposition de la part d’organisations représentatives ayant quant à elles obtenu la majorité lors des mêmes élections, sous peine d’être alors réputés non écrits. Ainsi, le législateur de l’époque n’a pas entendu franchir le pas de l’exigence du « véritable » accord majoritaire, c’est-à-dire conclu par la majorité, laissant la porte ouverte à celui auquel la majorité ne s’oppose pas (v. sur ce point E. Dockès et G. Auzero, Droit du travail, Dalloz, coll. « Précis », 2015, p. 1405).

Il s’agit d’une étape que la loi n° 2016-1088 du 8 août 2016, dite « loi travail », a en partie dépassée. La validité des conventions et accords collectifs d’entreprise (ou de groupe) est désormais subordonnée à sa signature par l’employeur, d’une part, et une ou plusieurs organisations syndicales de salariés représentatives ayant recueilli plus de 50 % des...

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